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Coupure d’eau: un martyre au quotidien

6 juin 2019, 22:25

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Coupure d’eau: un martyre au quotidien

Les habitants de Stanley, à Rose-Hill, ou encore ceux de Résidence Kennedy, à Quatre-Bornes, ne peuvent plus se permettre de faire la grasse matinée depuis quelque temps. Ils sont obligés de se réveiller très tôt pour collecter de l’eau du robinet. Nous sommes allés à la rencontre de quelques habitants de ces régions pour un constat de visu. «L’eau commence à couler tous les jours vers 4 heures puis cela s’arrête et ce n’est que dans l’après-midi vers 5 h 30 qu’elle recommence à couler. Chaque jour, je dois me réveiller plus tôt que d’habitude pour mettre en marche la machine à laver», explique Marjorie Lacroix, une habitante de Stanley. Un difficile quotidien que partage aussi Michael Pagand. «Des fois, nous avons la pression, d’autre fois non. Tous les matins, on doit se réveiller tôt pour collecter l’eau pour faire la vaisselle ou encore pour que les enfants puissent prendre leur bain. C’est une vie pas facile.»

Le travail est aussi affecté. Pierrot Anthony, qui construit sa maison, se retrouve dans une situation similaire depuis deux mois. «Je dois récupérer l’eau des pluies pour que les maçons puissent travailler. S’il n’y a pas de pluie, il n’y a pas d’eau pendant la journée et ils ne peuvent pas effectuer leurs tâches», déplore-t-il.

À Résidence Kennedy, la distribution, selon les habitants, a lieu entre 4 heures et 9 heures le matin, et de 14 heures à 17 heures les après-midi. Nicole Loustau, qui y habite depuis 55 ans, explique que c’est la première fois qu’elle fait face à ce genre de problème. «Pour laver mon linge, j’utilise l’eau que j’ai conservée plus tôt. Je rince mes vêtements dans un seau, puis je les frotte sur la roche avant d’utiliser un autre seau d’eau pour le rinçage.» Ravin Ramdoo affirme aussi devoir se servir de seaux. Même pour aller aux toilettes. «J’habite à l’étage et mon père au rez-de-chaussée. Je dois aller prendre de l’eau chez lui dans des récipients car il n’y a pas de pression d’eau chez moi.»

Les habitants des Plaines-Wilhems expliquent qu’ils se sont plaints à plusieurs reprises auprès de la Central Water Authority (CWA), sans succès. «Si l’eau coule des robinets, cela se fait à basse pression», affirment-ils. Du coup, même leur réservoir est à sec, car l’eau ne monte pas. «Lor premié létaz mem nepli gagn enn gout dilo. Pa pé rési ramasé !»

La colère se fait aussi sentir du fait que la CWA n’aurait pas averti les consommateurs. «Si zot ti fer koné, nou ti pou kapav pran nou dispozison.» Qui plus est, les raisons de cette absence de pression et des coupures ne sont pas connues.

En ce qui concerne Rose-Hill, la CWA explique que des travaux sont en cours en ce moment, notamment à la rue Labourdonnais, Malartic et Boundary pour remplacer les tuyaux défectueux datant de plus de 75 ans. Ce qui fait que toute cette région est affectée par la mauvaise distribution. «Nous avons des heures de coupures spécifiques. Cependant, nous faisons en sorte que chaque matin, il n’y ait aucun problème et que tout le monde puisse recevoir l’eau comme à l’accoutumée. C’est juste le temps des travaux», explique la Hotline Coordinator, Dorina Prayag.

Pour les autres endroits des Plaines-Wilhems, dès que la hotline reçoit plus de cinq plaintes dans une même région, des techniciens y sont dépêchés immédiatement pour remédier à la situation. «Nous faisons le suivi chaque jour. D’ailleurs notre directeur général suit cette affaire de très près.» Dorina Prayag ajoute qu’effectivement, des plaintes sont enregistrées, mais qu’elles ne sont pas, pour l’instant, conséquentes. «Nous invitons chaque client à nous appeler s’il fait face à un problème quelconque. Peut-être qu’il y a un tuyau cassé dans les environs dont nous ne sommes pas au courant.» Les coupures d’eau se font pendant la journée, s’il y a réparation dans la région. Mais ce n’est, selon la Hotline Coordinator, pas récurrent. «Dimounn pe gagn zot delo matin e swar normalman.» De plus, dans les régions affectées, des camions citernes sont mis à disposition pour approvisionner les habitants.