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Le goût de Rodrigues à Maurice

22 août 2018, 19:58

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Le goût de Rodrigues à Maurice

Du riz maïs, une daube d’ourite, des haricots rouges crémeux, le tout accompagné d’un aigre-doux limon et d’une salade de papaye verte. Nous ne sommes pas allés faire un tour à Rodrigues, mais simplement à Batterie-Cassée. Où se trouve le restaurant Ravina, qui propose une carte typiquement rodriguaise depuis trois mois.

 «Nous avons voulu ouvrir un restaurant qui puisse faire la part belle à la cuisine rodriguaise. Je suis de Rodrigues, mes beaux-parents sont Rodriguais. C’est la nourriture avec laquelle j’ai grandi que nous proposons», explique Valency Ravina, patronne des lieux. Originaire de la Cendrillon des Mascareignes, elle a pour spécialité, la daube d’ourite, préparée à la rodriguaise.

Tous les jours, au menu, on retrouve l’incontournable riz maïs, des haricots rouges et de la pieuvre. Celle-ci est préparée en daube, en salade ou en curry. «On cuisine trois kilos d’ourite de Rodrigues par jour et il n’en reste jamais à la fin de la journée», indique la cuisinière, Jessica Dianne, une Rodriguaise de 28 ans. «Nous avons également le bouillon de poisson typiquement rodriguais, le poisson salé ou encore l’ourite sec, de chez nous.»

Les ingrédients utilisés viennent tout droit de Rodrigues. «Chaque deux semaines, quand un bateau arrive, nous recevons de l’ourite frais, du mulet pour le bouillon de poisson, de l’aigre doux de limon, du maïs, des haricots et autres. Et nous cuisinons les plats à la façon rodriguaise», indique Jessica Dianne.

En ce moment, la pêche à l’ourite est fermée et sa commercialisation, à Rodrigues, est interdite. Comment en manger ? Leur fournisseur fait un stock pour la période de fermeture…

Qu’en disent les clients ? «Je viens souvent manger ici. Surtout la daube d’ourite et le salmi porc. (...) Ma grand-mère est Rodriguaise et je retrouve ici la même saveur que dans ses plats», dit Damien Jolie. Un autre jeune est venu chercher du pain fourré à la pieuvre. «Mo vinn pran dipin pou dézéné isi preské toulézour (...) An plis, li pa ser.»

Valency Ravina confie que le secret du succès de son restaurant, qui n’est plus si petit, c’est la façon de faire. Son époux a voulu un cadre convivial, spacieux et accueillant. «Nous sommes dans Batterie-Cassée, qui a certes mauvaise réputation, mais les habitants sont solidaires. On se connaît, on connaît nos peines et on se serre les coudes. Jamais un habitant n’est venu nous chercher des noises.»

Le restaurant est en deux parties. La salle principale présente un décor simple et un bar bien rempli avec vue sur la cuisine. En passant par un couloir, on se retrouve dans l’arrière-cour, transformée en terrasse, avec une fontaine remplie de poissons et des arbres fruitiers. Nelio Etienne, membre du personnel, indique que la papaye utilisée dans la salade du restaurant est cueillie dans ce jardin chaque matin.

Ce petit coin paisible accueille également des soirées et des concerts typiquement rodriguais. Dans quelques semaines, nous annonce Valency Ravina, une soirée de séga tambour aura lieu.