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Tous responsables

5 octobre 2013, 09:39

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C’est très facile d’utiliser la réalité de l’exode des Rodriguais vers Maurice pour attaquer le gouvernement régional du jour. L’Organisation du peuple de Rodrigues l’a fait hier et aujourd’hui c’est au tour du Mouvement rodriguais et du Front patriotique rodriguais de prendre le flambeau. Mais il est temps d’arrêter d’avoir des réactions simplistes sur une réalité aussi complexe. Il est temps de chercher des solutions durables à ce problème. Nos politiciens doivent arrêter avec ce mauvais jeu. Il est temps d’agir et de faire preuve de maturité politique à travers un consensus.

 

Si Rodrigues est dans une telle situation aujourd’hui, nous sommes tous responsables à différents degrés. Les différents responsables de l’île (y compris moi) n’ont peut-être pas été suffisamment revendicatifs et obstinés dans leurs requêtes. Maurice n’a jamais compris qu’il faut investir massivement dans Rodrigues. La déclaration du ministre Abu Kasenally à propos des squatters rodriguais a permis de réagir sur une détresse humaine qui dure depuis des années. Elle a permis de faire parler de Rodrigues au niveau national. La plupart des intervenants dans les différents médias ont mis l’accent sur l’urgente nécessité de créer des emplois durables dans l’île pour empêcher l’exode.

 

Depuis 2002, tous les discours du budget de l’Assemblée régionale (qu’ils soient lus par Serge Clair, Johnson Roussety ou Gaétan Jabeemissar) ont mis l’accent sur le développement des infrastructures et de l’entrepreneuriat. Chaque budget apporte son lot d’espoir. Mais jusqu’à maintenant, aucun n’a donné de solutions durables permettant de mettre un frein à l’exode. La plupart ont pris soin de respecter le diktat du ministère des finances. Il est temps de s’arrêter pour se ressaisir afin de s’attaquer au vrai problème qui frappe le pays. Rodrigues doit avoir un traitement spécial vu son histoire, ses réalités économiques difficiles et ses besoins spécifiques.

 

La république a le devoir de chercher les solutions durables au problème rodriguais. Il faut sortir des sentiers battus pour faire un plan martial avec des objectifs précis et un calendrier.

 

Je fais un appel pressant au Premier ministre, qui est aussi le ministre de Rodrigues, pour rassembler toutes les forces locales et étrangères sous sa haute autorité afi n de s’attaquer à la racine structurelle du problème économique de l’île. Il est temps de dépolitiser cette situation pour chercher ensemble à tête reposée la voie à suivre. Sinon, la bombe va éclater en faisant encore plus de dégâts à Rodrigues comme à Maurice.