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Les droits de l’Amour

22 mars 2014, 13:32

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Le moins que l’on puisse  dire,  c’est que la célébration de la journée internationale de la Femme a été des plus sobres cette année. Pas de grandes envolées politiques ni de la part du gouvernement ni de  l’opposition. Les nombreux récents crimes envers des femmes par leurs conjoints ou ex, obligent.  Mais ils n’ont pas manqué de souligner les nombreuses améliorations qu’aurait connu la cause de la femme sous leur direction. Attaquée à gauche et à droite sur l’incapacité du ministère de la Femme à mettre un frein à cette frénésie meurtrière à l’encontre des femmes, la ministre Mireille Martin annonce que tout n’est qu’une question de perception résultant du succès de sa campagne invitant les victimes de violence conjugale à dénoncer ces cas au lieu de se murer dans un silence qui leur est préjudiciable. Madame Martin semble ne pas vouloir voir tous ces cadavres qui sont passés par les morgues ces derniers  temps. Ne lui faisons pas querelle sur ces détails mais réclamons le droit “to differ ”.

 

 

La violence contre les femmes et la violence physique tout court ont pris une telle ampleur qu’il parait insolent de venir dire que ce n’est qu’une question de perception. Malgré tout,  la ministre de la Femme, de la Famille et du Genre annonce un énième amendement au  Domestic  Violence Act pour rendre des sanctions contre les criminels encore plus sévères. La répression,  serait-elle par la peine de mort, n’a jamais été la bonne solution car elle n’a jamais éradiqué le crime. Se contenter que de son amendement  projeté ne mènerait pas bien loin. La situation actuelle requiert bien plus,  voire une mesure révolutionnaire pour sortir des sentiers battus.  Pour cela il faudra que notre ministre de la Femme s’arme d’idées nouvelles. Qu’est ce qui peut nous avoir conduit à la situation actuelle ? 

 

 

La femme mauricienne est  aujourd’hui  une femme libérée de ses contraintes traditionnelles : Elle n’est plus confinée uniquement à son rôle de femme au foyer, mère  de famille dont l’unique occupation était de s’occuper des enfants, du mari, du ménage et de la cuisine. Aujourd’hui la femme va à l’école et à l’université, elle travaille tout en cherchant le job qui lui convient le mieux et lui rapporte le meilleur salaire possible, elle est indépendante financièrement et ne dépend plus du mari, elle conduit sa propre voiture et est complètement libre de sortir et de faire ce qui lui plait. Bref, elle devrait être heureuse et son mari avec. Mais qu’est-ce qui fait que malgré toutes ces avancées, l’homme et la femme peuvent de moins en moins s’entendre ? 

 

 

Feu le Père Roger Cerveaux disait que  «l’Homme vaut non par ce qu’il possède, mais par ce qu’il est.»  C’est sans doute à ce niveau que le bât blesse. La femme doit découvrir aujourd’hui que le bonheur est loin d’être ce modèle vendu par les politiciens, les féministes ou les philosophes, qui tend à faire croire à la femme qu’il lui suffit d’avoir une réussite socio politico économique pour être heureuse. Même si  la  réussite matérielle peut lui procurer une liberté et une vie sans souci, l’essentiel n’est pas gagné pour autant.  La femme pourrait se demander pourquoi la vie est si compliquée ?  La réponse à cette question devrait l’aider à se rendre compte qu’elle n’est pas le fruit d’un hasard provoqué par le Big Bang ou par une éventuelle évolution microcosmique, mais qu’elle est le fruit de l’Amour avec un grand A . C’est ce qui pourrait lui expliquer pourquoi, malgré tous les progrès énoncés,  le bonheur n’est toujours pas au rendez vous.   La femme et l’homme sont faits pour être complémentaires et égaux à tous les points de manière naturelle et non par décision politique, féministe  ou  philosophique. Aussi longtemps que l’homme et la femme ne se rendront pas compte de cela, tous les Domestic  Violence  Act de la terre ne pourront résoudre le problème de la violence entre l’homme et la femme. Et ça, la ministre de la Femme doit être le premier à l’accepter. Et c’est dans ce sens qu’il doit orienter son action à l’avenir. 

 

 

La femme, ennemie de la femme.

 

 

Si la violence contre la femme est perpétuée par l’homme, il n’en est pas moins vrai que la femme y a sa part de responsabilité. Il fût un temps où les droits de la Femme accordés par les Nations Unies étaient un besoin  essentiel pour libérer la femme de l’esclavage d’un monde dominé par les hommes. Soit. Mais petit à petit  les femmes ont commencé à revendiquer des droits qui ne servent pas vraiment leur cause. L’avortement,  par exemple,  en est un que les femmes auraient du combattre au lieu d’en être les partisanes. Que signifie l’avortement dans le fond ?  L’avortement est tout simplement un chèque en blanc que la femme accorde à l’homme pour lui permettre de faire ce qu’il veut d’elle pour prendre son plaisir et quand il y a des conséquences indésirables c’est à la femme de se faire charcuter tandis que l’homme s’en sort sans aucun souci. La liberté à n’importe quel prix en est un autre exemple.  Aujourd’hui la femme réclame le droit de sortir en public à demi nue au nom de la mode et exige en retour que l’homme respecte son choix. Une telle revendication ressemble fort à un ver qui veut traverser un poulailler où règnent une douzaine de volatiles en exigeant qu’aucun de ceux-ci ne rêve de l’avaler. C’est faire fi des lois de la nature masculine. Et si les conséquences d’une telle attitude sont fatales pour la femme, on parle de violence contre la femme. Cela aurait été sensationnel si on pouvait vivre dans une société où les hommes feraient une abstraction totale de leur pulsion sexuelle hors du couple conjugal. 

 

 

Des exemples où l’irrationnel tend à prendre le dessus sur le rationnel peut être exhaustif. L’être humain de 2014 prétend croire que tout lui est permis, qu’il est le maitre total de son existence sans limite aucune, quitte à ce qu’il y perde son âme. Tuer son prochain est devenu presque banal. Cela proviendrait du fait que les valeurs humaines ont beaucoup changé.   Si on veut donc y mettre de l’ordre faudra absolument retourner vers les valeurs d’autrefois. Les religions y pensent depuis déjà quelque temps. L’Eglise catholique par exemple dispense des formations pour couples à divers niveaux. Depuis peu, des formations pour hommes uniquement de même que d’autres pour femmes pour leur apprendre leur rôle auprès de la création rencontrent un succès assuré. Ces hommes et femmes en sortent  transformés.

 

 

Depuis novembre dernier l’Eglise a lancé le projet Kleopas dans le but de conscientiser ceux qui se donneront la peine d’y adhérer, y compris les étudiants du primaire et du secondaire, sur leur  existence. Voila un projet que la ministre de la Femme et de la Famille aurait intérêt, avec son collègue de l’Education, à amener à grande échelle en collaborant avec l’Eglise sans arrière pensée de prosélytisme. Le tout c’est d’avoir la modestie nécessaire  pour s’y mettre. Autrement aussi longtemps qu’on laissera le bateau dériver au gré des vagues en se contentant de la répression les risques de voir les mauriciens régler leurs problèmes par leur propre moyen iront grandissant.