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Nouveaux horizons

5 février 2023, 10:17

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L’affaire Franklin est… stupéfiante ! Absolument stupéfiante ! C’est bien le cas de le dire !

Voilà un citoyen mauricien qui, le 2 juillet 2021, est condamné à sept ans de prison par un tribunal réunionnais (donc français et donc européen !), pour trafic de drogue entre les îles sœurs et qui n’est tout simplement pas arrêté à Maurice, malgré une demande formelle, faite par commission rogatoire internationale et doublée d’un mandat d’arrêt ! Pour le compère de Franklin, Jérémy Décidé, lui aussi condamné à sept ans d’emprisonnement, c’est pareil. Il est toujours libre.

Pourquoi donc est-ce le cas dans ce pays où l’on «combat sans relâche» et de manière «inlassable» le trafic de drogue et la mafia, selon la politique déclarée et souvent répétée du Premier ministre ? Ceux qui peuvent répondre et qui doivent répondre, c.-à-d. l’Attorney General, la police, le ministère des Affaires étrangères, le PMO, les interpellés eux-mêmes ainsi que leurs avocats se sont tous murés dans le silence absolu, en espérant sans doute qu’ils pourront se faire oublier aussitôt arrivé… le prochain scandale ?

Ça peut aussi étrangement ressembler à de l’omerta à la sicilienne. Il y a de quoi avoir la trouille pour le pays…

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Cette chronique s’est plusieurs fois interrogée sur les possibilités géothermales du pays, vu notre passé volcanique et la proximité d’un volcan actif à La Réunion qui n’est, après tout, qu’à 200 kilomètres de chez nous.

Eh bien, vous serez ravis d’apprendre que notre gouvernement aura au moins sérieusement déjà considéré l’option, notamment en confiant une mission d’investigation à des experts italiens. ELCElectroConsult était donc d’abord chez nous en janvier 2012 pour une étape géochimique qui consistait à analyser 29 échantillons d’eau provenant de divers forages, pour essayer d’y trouver les signatures chimiques typiques, indiquant des échanges avec du magma volcanique présent à proximité. Ils sont revenus chez nous en 2013 pour faire des forages près de la région volcaniquement intéressante de Nouvelle-Découverte, afin d’établir un gradient de température qui aurait pu permettre d’espérer. Le forage, qui a dû cependant s’arrêter à une profondeur de 432 mètres, dura finalement 13 mois et établissait un gradient géothermal de 40 degrés centigrade/kilomètre, ce qui n’est qu’a 1,3 fois de plus qu’un gradient «normal». Ce faible gradient, dûment extrapolé, indique une possibilité de trouver 180 degrés de chaleur à 4 000 mètres de profondeur et plus, ce qui est bien trop profond pour envisager, aux normes actuelles, une exploitation géothermale raisonnable ; 2 500 mètres étant généralement la limite supérieure qui est économiquement viable.

Le rapport final, signé en septembre 2015(*), indiquait que les chances de trouver des sources géothermales étaient, en conséquence «extremely low» et invitait à discontinuer les recherches engagées sur ce programme. Nous n’en reparlerons plus de sitôt.

Par contre, il faut souligner à la CWA et son ministre de tutelle, M. Lesjongard, les promesses plutôt intéressantes d’Oneka (**) qui en est déjà au stade de production industrielle pour son appareil de désalinisation qui n’utilise aucune énergie électrique, mais plutôt celle des vagues! Une solution élégante principalement pour ceux qui sont sur la côte, comme à Case-Noyale, La Gaulette et Coteau-Raffin ! Car pomper de l’eau désalinisée vers les hauts, cela ne paraît pas, au final, bien raisonnable vu les coûts…

Cependant, le coupable principal, c’est le prix du gaz qui a flambé en europe, notamment à cause de la guerre de M. Poutine en Ukraine.
 

Le concept est simple. Oneka utilise toujours l’osmose inversée, mais c’est le mouvement des vagues qui produit la compression qui produit l’eau fraîche. Le procédé est très écologique : leur modèle baptisé iceberg construit à partir de 170 000 bouteilles en plastique produit entre 30 et 50 m3 d’eau fraîche par jour. La saumure qui en sort n’est que 30 % plus salée que l’eau de mer ambiante, puisque seul un quart de l’eau de mer pompée est transformé en eau potable, le reste étant mélangé avec la saumure avant d’être relâchée, ce qui, selon les tests, ne mène à presque aucune différence de salinité repérable à plus de 3 mètres de l’appareil, un avantage considérable par rapport à une unité de désalinisation typique à terre. Il est par ailleurs affirmé que l’Oneka se repaie en trois ans et que le coût de son mètre cube d’eau est à USD 2,50 plutôt qu’aux USD 10 de l’eau désalinisée à terre.. Il est vrai que c’est plus cher que le tarif maximum de Rs 34/m3 de la CWA, soit environ 0.75 USD/m3 , mais à quoi bon payer peu pour une eau que l’on ne verrait qu’épisodiquement ?

Tout cela mérite d’être vérifié. Il faudra aussi établir comment ces bouées réagissent dans un raz-de-marée et combien coûteront les contrats de maintenance. Mais clairement, cette solution peut être considérée pour les «poches difficiles» que sont généralement certains villages côtiers, comme Bambous-Virieux ou Le Morne, comme Cap-Malheureux ou Case-Noyale, ou Rodrigues, ou St.-Brandon, ou Agalega… et bientôt Peros Banhos!

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RIDICULE ! Tout simplement RIDICULE la 7e fermeture d’école de la saison ce vendredi ! Avons-nous enfin démontré que le RIDICULE tuera bien plus facilement que les «inondations» parfois fantomatiques et les quelques routes qui peuvent prendre des allures de drains, faute de planning adéquat ?

Ridicule ! Tout simplement ridicule la 7e  fermeture d’école de la saison ce vendredi ! Avons-nous enfin démontré que le ridicule tuera bien plus facilement que les «inondations» parfois fantomatiques ?

Il faut l’espérer !

Il faut aussi se demander, très sérieusement, si nous ne devenons pas prisonniers d’un nanny (nani ?) state de plus en plus envahissante ! Pourquoi ne pas laisser les parents décider s’ils veulent envoyer leurs enfants à l’école ou pas ? Comme on l’aura fait pendant des décennies entières jusqu’ici, sans dégâts, sauf pour le cas isolé de Mon-Goût.

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Un peu de circonstanciel positif pour l’industrie sucrière : ça faisait longtemps que cela ne s’était pas passé !

Le prix du sucre en Italie et en Espagne est 51 % plus cher qu’il y a une année. En Allemagne, c’est mieux encore (pire pour les Allemands…), car le prix a enflé de 63 %. Ce qui n’est pas surprenant car le prix sur le marché mondial a doublé depuis le point le plus bas en janvier 2020. Qu’est-ce qui explique la tendance récente ? La dernière récolte européenne de betterave a été mauvaise et les conditions climatiques au Brésil, le plus grand exportateur de sucre au monde, ont été défavorables. Cependant, le coupable principal, c’est le prix du gaz qui a flambé en Europe, notamment à cause de la guerre de M. Poutine en Ukraine. En effet, puisqu’il faut brûler beaucoup de gaz pour faire du sucre et que son prix a été multiplié par 10, à son pic d’août 2022 par rapport à janvier 2021, avant de retomber, actuellement à USD 36 par million de BTU, soit cinq fois plus, tout de même, qu’en janvier 2021; le prix du sucre a flambé.

Pour une fois, c’est sans ironie, que l’industrie sucrière locale, au moins, pourra dire merci à M. Poutine !


(*)https://publicutilities.govmu.org/Documents/2020Reports%26Publications/Energyopportunityassessmentforgeothermalenergy1.pdf

(**) https://newatlas.com/good-thinking/ oneka-wave-power-desalination/