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En attendant la loterie Diego Garcia…

3 décembre 2022, 11:56

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Le 1er décembre, un communiqué de deux lignes de la Banque de Maurice nous informait que “today, the Bank intervened on the domestic foreign exchange market and sold a total amount of USD 50.0 million at the rate of Rs 43.65/UDS.”

Ce que le communiqué laconique ne nous dit pas, c’est que la Banque centrale n’en est pas à sa première intervention, mais à son énième. Avec l’instabilité qui perdure sur le marché des changes, elle a eu à injecter un total de plus de USD 3,5 milliards depuis le début de la pandémie en 2020.

Ces interventions intempestives ne nous rassurent guère. On a ainsi l’impression que la Banque centrale ne fait que satisfaire la demande excédentaire de devises étrangères, au lieu de s’attaquer aux causes profondes de cette demande.

Pire, nous avons surtout l’impression d’être pris pour des cons. Sinon pourquoi avoir attendu le premier du mois pour intervenir sur le marché et vider nos réserves internationales ? Pourquoi ne pas avoir orchestré l’opération le 30 novembre ? Pourquoi avoir attendu que la roupie se déprécie encore si ce n’est parce qu’ils doivent montrer les comptes à chaque fin de mois…Grotesque exercice de com !

Parallèlement à ces acrobaties comptables, la BoM emprunte pas mal et négocie également des prêts-relais (Bridge Loans) à l’international afin de montrer un semblant de niveau pour les réserves internationales.

«On a ainsi l’impression que la banque centrale ne fait que satisfaire la demande excédentaire de devises étrangères, au lieu de s’attaquer aux causes profondes de cette demande»
 

Avec 1,3 à 1,4 milliard de dollars d’actifs liquides (avec lesquels ils peuvent encore intervenir), il faut s’attendre dans les prochains mois à une frénésie d’emprunt, notamment auprès de JP Morgan. Tout cet argent, il faudra bien le rendre un jour. Et ce jour-là, on ose espérer qu’on aura commencé à toucher le loyer de Diego Garcia, en dollars sonnants et trébuchants, des Américains. C’est sans doute la seule loterie à laquelle nous pouvons encore aspirer, en attendant, bien sûr, de trouver du pétrole dans notre vaste ZEE…