Publicité

De Rivière-des-Anguilles à la centrale du Rwanda

2 juillet 2022, 09:07

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

De Rivière-des-Anguilles à la centrale du Rwanda

Événement marquant dans l’histoire de Maurice en ce dimanche 26 juin quand notre Premier ministre, Pravind Kumar Jugnauth (PKJ), a inauguré une centrale hydroélectrique au Rwanda. 

Ce n’était pas qu’une simple cérémonie protocolaire organisée par les Rwandais pour faire plaisir à PKJ. Au fait, c’est une remarquable réalisation mauricienne en terre étrangère que le Premier ministre est allé saluer. En fait, la compagnie Omnicane a fait honneur à toute la nation mauricienne en réalisant au Rwanda un projet de fourniture d’électricité en énergie propre à pas moins de 175 000 foyers. Jacques d’Unienville, grand patron d’Omnicane, était évidemment présent pour l’inauguration qui s’est tenue dans le district de Nyamagabe au Rwanda. Au fait, pas moins de 30 millions de dollars, soit Rs 1,3 milliard, ont été dépensés sur ce projet exécuté par Omnihydro, une filiale d’Omnicane. 

De nombreuses leçons sont à tirer de ce projet rwandais au chapitre de la solidité et de l’expertise du secteur privé mauricien mais aussi de ses relations avec le gouvernement. Pour commencer, n’est-il pas hautement symbolique qu’une compagnie mauricienne basée dans la grande région de Rivière-des-Anguilles parvienne à réaliser un gros projet à l’étranger alors que le gouvernement mauricien, malgré ses ressources colossales, n’a toujours pas pu réaliser le projet de barrage à Rivière-des-Anguilles ? Ce projet a été annoncé pour la première fois sous gouvernement travailliste en 2009. Le naïf pourrait bien se demander pourquoi Omnicane n’a-t-elle pas offert d’entreprendre les travaux à Rivière-des-Anguilles, playing home de ce fait ? 

Au fait, bien con serait le décideur d’une compagnie privée qui songerait à entrer dans une joint-venture avec une agence du gouvernement mauricien. Si l’investisseur privé est majoritaire et prend toutes les décisions et l’agence gouvernementale, pour sa part, se contente d’être un spectateur averti défendant ses intérêts, pas de problème. Mais avec le changement des moeurs au niveau de la bonne gouvernance noté depuis 2015, le réflexe Pack & Blister se déclencherait automatiquement dans un tel arrangement. Si le partenaire majoritaire accepte les combines d’allocation de contrat et d’hébergement de chatwa en tous genres dans les différentes structures de la compagnie, les dégâts seraient considérables par rapport à l’image du secteur privé tant sur le plan local qu’international. 

Mais pourquoi un partenariat avec le secteur privé ? Si le gouvernement entend réaliser un projet grandiose, pourquoi take on board un empêcheur de tourner en rond du privé ? L’argent est le dernier des soucis d’une agence gouvernementale. On pourrait toujours créer un Special PurposeVehicle et contourner les lois de l’Audit et la responsabilité publique de même que l’investigation du Parlement. Le projet Safe City de Sherry Singh a coûté pas moins de Rs 19 milliards, soit quelque 15 fois plus cher que la centrale d’Omnicane au Rwanda. Avec Rs 19 milliards, Omnicane aurait pu trouver un moyen d’exploiter, de façon modeste certes, les chutes du Niagara à la frontière entre les USA et le Canada. 

On peut comprendre maintenant pourquoi Omnicane a vu plus loin que Rivière-des- Anguilles pour aller exploiter le potentiel d’une rivière au Rwanda. Avant Omnicane, plusieurs compagnies sucrières de Maurice ont investi dans la canne et le sucre dans différentes régions de l’Afrique. 

Comme dans le cas d’Omnicane, pour être poli et patriotique, on pourrait toujours s’arranger pour que le Premier ministre inaugure un projet en terre étrangère. Un arrangement protocolaire propre. No courtier, no chatwa, no Pack & Blister. Government paisa not involved at all.