Publicité

On vous fait un dessin (II)

3 décembre 2021, 09:36

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

On vous fait un dessin (II)

Les chiffres de mortalité de novembre ont été divulgués au Parlement ce mardi, avec la PNQ du leader de l’opposition. Il y a eu 1 686 morts du 1er au 25 novembre, comparativement à 855 morts pour tout le mois de novembre de 2020. Il y a donc déjà un excédent de mortalité de 831, comparant novembre 2021 à novembre 2020 et il faudra, en fin de compte, y rajouter les décès des cinq jours allant du 26 au 30 novembre… 

Au Parlement, mardi, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a insisté qu’il n’y avait, toujours en novembre 2021, que 348 décès dus au Covid. Cependant, il n’y a, à ce stade, aucune explication de proposée pour les autres 483 décès excédentaires (831- 348), mais il est clair, si l’on s’en tient aux chiffres officiels illustrés dans le graphique ci-dessous, qu’il se passe quelque chose de particulièrement anormal dans ce pays depuis le mois d’août et qu’il n’y a que deux explications possibles à cet énorme dérapage par rapport aux tendances de 2020-21. 

Soit, en effet, l’excédent de mortalité est largement dû au Covid-19 ; bien plus effectivement que les 348 cas annoncés à l’officiel pour novembre, par exemple, ou alors le système hospitalier est tellement déstabilisé par la pandémie que l’on meure bien plus d’autres maladies, que l’on ne peut que moins bien soigner ou, alternativement, que l’on ne peut que moins opérer. 

Le ministre nous doit certainement une explication ! 

Il aurait intérêt à reprendre les chiffres de mortalité excédentaire depuis août et expliquer ce qui s’est passé pour tout ce qui n’est pas «officiellement» dû au Covid… La confiance doit être rétablie et seule la vérité, même si cela veut dire perdre la face, peut la rétablir ! 

D’autant que maintenant, malgré les tentatives du ministre Obeegadoo de plaider que Maurice est «Covid safe», du moins dans sa «bulle» hôtelière, il est clairement bien moins risqué d’importer le virus par touriste interposé que d’infecter ces mêmes touristes avant qu’ils ne rentrent chez eux, surtout s’ils circulent dans la communauté ! Les cas de Covid détectés à l’entrée du pays sont bien plus faibles que les cas détectés dans la communauté. Le problème est donc chez nous. On ne sait pas quand sera le pic, on n’est peut-être pas loin, et cela va s’améliorer après… 

Il reste l’autre aberration : celle de fermer les frontières ! Le premier cas d’Omicron est détecté le 9 novembre. Quand le séquençage est annoncé au monde, les frontières se ferment les unes après les autres alors que le virus, qui n’a besoin ni de passeport, ni de visa est déjà lancé dans plus de deux douzaines de pays (1). Si l’Omicron se répand plus rapidement que le Delta, il est clair qu’il infectera partout ! À quoi cela sert-il, comme l’analyse l’OMS, de fermer les frontières, de créer des listes rouge, noire, verte ou rouge écarlate ? 

À montrer que les bureaucraties d’État fonctionnent ? Nous sommes pourtant dans le même bain, même si le partage plus équitable des vaccins ne semble pas l’indiquer… 

À ce stade, tout ce que nous pouvons faire, c’est d’assumer nos responsabilités avec discipline : masque bien porté, mains régulièrement lavées, éviter les foules et le contact, faire les vaccins, y compris la booster dose, sont nos seules défenses véritables. En attendant de savoir si l’Omicron résiste aux vaccins ou pas d’ailleurs…

(1) https://edition.cnn.com/2021/11/29/world/covid-omicron-variant-countries-list-cmd-intl/index.html

A lire aussi: On vous fait un dessin (I)