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Covidus permanens ?

7 novembre 2021, 08:59

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Décidemment, vaccins ou pas, il ne semble pas vouloir nous lâcher ce foutu virus !

L’Europe est redevenue un foyer de contagion et affiche sa quatrième vague de contamination, selon l’OMS, qui va jusqu’à prédire un demi-million de morts de plus jusqu’au printemps prochain. L’Europe est même qualifiée d’«épicentre» de l’épidémie, avec un rythme actuel de transmission qui est jugé «très préoccupant». L’Europe centrale et l’Europe de l’Est sont au cœur de cette déferlante de nouveaux cas, mais l’Allemagne (30 000 nouveaux cas quotidiens), le Royaume-Uni (40 000 cas) et la Belgique ont de quoi s’inquiéter aussi.

C’est souvent une question de taux vaccinal, mais pas toujours. La Roumanie en est à 18 % de double doses de vaccin, la Russie à 33 %, la Serbie à 44 %, mais l’Allemagne en est à 66 %, le Royaume-Uni à 67 % et la France, qui n’a, pour le moment, que 5 000 cas quotidiennement, est pourtant dans les mêmes clous, avec 68 %. Il n’y a pas, semble-t-il de clé unique, de sésame pour tous, surtout si les mutations, comme le Delta, se répètent. Il est cependant clair que les non-vaccinés n’aident pas du tout la situation (*) en transmettant et en mourant bien plus facilement. Il faudra de plus, au-delà des gestes barrières qui doivent absolument être maintenus, accorder une attention particulière aux doses régulières de ‘rappel’ des vaccins. En effet, les personnes âgées ou celles souffrant de comorbidités ont intérêt à ‘booster’ leur système immunitaire, au moins 6 mois après leur 2e dose, pour ne pas s’exposer inutilement !

On a, jusqu’ici, privilégié les initiatives pour prévenir le Covid en amont (gestes barrières, vaccins, rappels), essentiellement parce que la guérison paraissait plus compliquée, moins maîtrisée. Mais on en parlera de plus en plus à partir de maintenant, d’autant plus si le nombre de morts chez nous continue sur sa lancée ; que l’on soit jeune ou vieux, vacciné ou pas.

*****

Invariablement quand quelqu’un est atteint de Covid et qu’il a des symptômes marqués, il y aura de la toux et surtout des difficultés à respirer alors que le virus se démultiplie et attaque les voies respiratoires avec une férocité toute particulière. Les voies nasales, la gorge, les bronches et les poumons peuvent alors se remplir peu à peu de morve, rendant la respiration difficile. La morve, brune ou verte, est un signe que le système immunitaire combat le virus de grippe ou de Covid, la morve étant principalement constituée des globules blancs qui meurent ‘au combat’. Quand trop de globules blancs meurent parce que la charge virale est trop forte, plus de morve est produite au point de parfois rendre la respiration bien plus difficile. Des inflammations peuvent aussi s’ensuivre et le sang peut aussi parfois devenir plus collant, ce qui n’est pas pour simplifier la situation … (**)

Je me permets de vous parler de cela, sans être médecin, au motif que le docteur Emmanuel Malish Taban, pneumologue soudanais, formé à Pretoria et à Witwatersrand, utilise, dans son cabinet sud-africain, une technique qui paraît remplie de bon sens. Au lieu de se contenter de respirateur à oxygène pour faciliter la respiration, ce docteur aspire plutôt les muqueuses accumulées dans les voies respiratoires afin de les libérer ! Il affirme atteindre 90 % de succès avec ses patients dans un état critique. Une technique à vérifier et à essayer ?

En parallèle, il y a désormais la pilule antivirale de Merck, le Molnupiravir, qui vient tout juste d’être accrédité en Angleterre. Cette pilule, un antibiotique oral, réduirait la mortalité de ceux infectés de 50 %, surtout si pris suffisamment tôt, c.-à-d. dans les cinq jours après les premiers symptômes. Le ‘hic’ c’est que, comme pour les vaccins, ce sont surtout les pays riches qui vont tenter de sceller ce marché en leur faveur. Merck annonçait ainsi la semaine dernière avoir déjà signé des contrats avec les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, le Japon, la Malaisie, la Serbie, la GrandeBretagne, l’Australie et Singapour. Le traitement complet coûterait $700 par patient !

La bonne nouvelle, c’est que Merck, contrairement à Pfizer ou à Moderna, n’y voit pas qu’une occasion de maximiser les profits, peu importe si les pays moins fortunés ne peuvent alors y trouver leur compte ou leur part. Merck s’attend à pouvoir produire 10 millions de traitements complets jusqu’à décembre prochain et à doubler ses capacités de production l’an prochain, mais, dans un geste apparemment longuement mûri, a aussi déjà signé des contrats avec cinq fabricants indiens de génériques, dont Sun Pharma, Cipla et Dr Reddy’s, pour produire des versions génériques du Molnupiravir. En sus de cela, Merck a mis de côté 3 millions de traitements complets pour les pays plus pauvres et a volontairement signé avec Medicines Patent Pool – une organisation soutenue par les Nations unies pour négocier des licences de production pour des pays moins riches. Finalement, la Fondation Gates a mis $120 millions sur la table pour garantir un certain volume de commandes auprès des producteurs de ce générique qui voudront bien se lancer. Question d’amorcer la pompe. Le prix du traitement dans les pays pauvres serait maintenu à $20 ou moins, prometon. Ce serait vraiment bien chic que ce soit comme cela …

Comme par hasard, à peine dix jours après l’annonce de Merck, tiens, c’est Pfizer qui annonce sa propre pilule antivirale qui est présentée comme réduisant le risque d’hospitalisation ou de mort par 89 %, si pris dans les trois jours après les premiers symptômes ! Cette pilule serait disponible, selon la formule «dans les mois à venir», mais on ne sait pas à quel prix et on ne sait pas non plus si la stratégie commerciale en fera, dans la lignée, une «pilule de riches». Ce qui est sûr, c’est que Pfizer ne s’est pas sentie gênée pour tenter de miner le terrain de Merck. Comme quoi l’élégance n’est pas toujours en phase avec le pognon.

Quoi qu’il en soit, on ne sait pas si nous comptons encore parmi les pays riches, mais nos besoins, ici, semblent encore plutôt basiques. Quelques morgues bien ficelées, des passages fonctionnels pour des lits mobiles, des PPE, des Pack & Blister qui marchent, semblent nécessaires en attendant la commande de Tocilizumad faite seulement… en octobre dernier, celle d’hydroxychloroquine ; si cher au professeur Raoult, reçue l’an dernier de l’Inde n’ayant apparemment sauvé… que dalle ! D’ailleurs, nous ne savons pas grand-chose des traitements administrés à l’ENT pour les cas graves de Covid, le Dr Joomaye, minimaliste à souhait, ayant mercredi, lors de la conférence de presse du National Communication Committee sur le Covid-19, seulement annoncé que «le traitement est là». Anticorps monoclonaux ? Cortisone ? Médicaments ayurvédiques ? Thiamine ? Héparine ? Ivermectine ? Nitazoxanide ? Vitamine D ? Mélatonine ? (****) ?

Nous n’en saurons pas plus ! Puisqu’on souhaite ne rien vouloir nous dire, tout ploucs que nous sommes…


(Écrit le vendredi 5 novembre)

(*) https://www.latribune.fr/economie/france/ covid-19-pres-de-8-deces-sur-10-sont-despersonnes-non-vaccinees-selon-une-etude-

(**)https://www.bbc.com/afrique/ monde-54674078889996.html

(***)https://www.ladepeche.fr/2021/09/26/ hydroxychloroquine-la-violente-charge-du-cnrs-contredidier-raoult-9814686.php (****)https://covid19criticalcare.com/wp-content/ uploads/2021/02/FLCCC-Alliance-MATHplusProtocol-FRANCAIS.pdf