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Le réveil brutal de l’île Covid-safe !

14 mars 2021, 18:49

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Que ferons-nous quand nous aurons fini de blâmer, avec raison, le gouvernement pour diffusion de false news faisant croire que nous étions dans un pays Covid-safe ? Que ferons-nous quand nous aurons découvert à quel point le gouvernement a gaspillé nos fonds publics avec l’achat d’une cinquantaine de respirateurs défectueux et inutilisables alors que nous passons en reconfinement ?

Que ferons-nous quand nous aurons conclu que d’un confinement à l’autre, le Premier ministre n’a toujours pas compris l’importance de donner des informations transparentes et le besoin de rassurer  une population davantage angoissée quand il vient livrer un message de quelques minutes, à 21 heures, annonçant un confinement pour 6 heures du matin le jour suivant ? 

Que ferons-nous quand nous aurons montré notre incompréhension face aux propos de Mme Gaud qui affirme, devant les caméras de France 24, qu’elle ne sait pas si nous arriverons à contenir la maladie comme lors de la première vaguelette ? Que ferons-nous quand nous aurons compris que l’absence d’une campagne de communication autour de la vaccination massive a retardé l’exercice ou découragé beaucoup de Mauriciens qui, croyant vivre dans un pays Covid-safe, n’ont pas bien saisi la pertinence du vaccin ?

Face à nos interrogations, sans réponses, soyons honnêtes et trouvons malgré tout quelques points salutaires. Parce qu’ils existent ! De l’expérience acquise l’an dernier avec la gestion du contact tracing – qui porte ses fruits – à la prise en charge en quarantaine, en passant par l’organisation des commerces, ce qui fait qu’il n’y a pas lieu de faire des queues dès 5 heures du matin devant les supermarchés, la situation semble bénéficier d’un meilleur contrôle. Et c’est tant mieux. Car cela montre que nous avons tiré des leçons du premier confinement et qu’à part certains esprits cabossés qui s’amusent à propager des fake news, provoquant une panique inutile, les Mauriciens savent qu’ils doivent faire preuve de bon sens par ces temps difficiles.

Maintenant que nous savons, après le réveil brutal, que le gouvernement avait tort de dire que nous sommes sur un territoire Covid-safe, maintenant que l’augmentation des malades inquiète – avec heureusement pas de cas graves jusqu’ici –, il nous appartient à tous de faire face ensemble, de retrouver la solidarité qui nous porte dans les grands moments de notre histoire et de montrer notre discipline collective. Une attitude nécessaire, d’autant que nous savons déjà que le challenge sur le plan économique s’avère titanesque.

Que nous reste-t-il donc à faire, si ce n’est de puiser en chacun de nous pour retrouver ce génie mauricien inscrit dans notre ADN et auquel nous devons faire appel pour faire face au danger ensemble ?

Si nous avons du mal à faire confiance à un gouvernement qui se complait dans une propagande indécente – seule la MBC et le Government Information Service diffusent les nouvelles fiables, selon un ministre de la République, alors que plusieurs questions envoyées au comité sont ignorées pour ne pas dire censurées –, ayons confiance en nous-mêmes. Car le pays n’appartient pas à une clique qui a profité du premier confinement pour s’enrichir mais à chacun d’entre nous qui voulons surmonter les obstacles du moment pour continuer à y vivre, à travailler, en y élevant nos enfants.

Alors faisons tout simplement notre part puisque le reconfinement nous rappelle qu’il n’y a pas d’autres options ! Soyons responsables et disciplinés. Ne lésinons pas sur les gestes barrières, construisons une chaîne de solidarité en y apportant notre maillon, tout en essayant d’aider les plus vulnérables, dont ces personnes âgées vivant en zone rouge, loin de leur famille, et qui, du jour au lendemain, sont isolées des leurs.

Et surtout, restons chez nous en faisant confiance à nos Frontliners, essentiellement notre personnel hospitalier, des âmes vaillantes infatigables qui travaillent d’arrache-pied pour venir à bout d’une situation qui fait mentir l’adage «gouverner, c’est prévoir»…