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Le Ramgoolam nouveau est arrivé !

30 septembre 2019, 07:17

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Le Ramgoolam nouveau est arrivé !

Le non-lieu en faveur de Ramgoolam dans l’affaire Roches-Noires, suivi de la décision du DPP de ne pas faire appel de ce jugement s’apparente à une victoire dans le camp des Rouges et donne des raisons d’espérer à l’ancien Premier ministre. 

Ainsi donc, voilà une onzième charge rayée et une épine en moins  pour le leader du Parti travailliste qui n’attend désormais que l’issue de l’affaire des coffres-forts dont la décision sera connue le 15 novembre. Est-ce que les élections auront eu lieu dans cette intervalle ? Est-ce que Pravind Jugnauth prendrait le risque de convoquer les législatives après cette date, ouvrant ainsi la possibilité d’une énième victoire qui donnera non seulement des ailes à Ramgoolam, mais qui lui permettra alors d’articuler sa campagne électorale sur une supposée politique revancharde des Jugnauth à son encontre, ce qui pourrait provoquer une onde de sympathie à son égard ?

En attendant cet ultime rendez-vous, Ramgoolam, qui se sent revigoré, donne du coup l’impression de pouvoir réellement aller seul affronter l’électorat comme il l’affirme depuis quelque temps. Ainsi, il ne se presse nullement envers son prétendu allié le PMSD, qui du coup, le drague publiquement, en s’en prenant uniquement au MMM et au MSM, que Xavier Duval qualifie de compagnie en construction.

Avec ces victoires successives sur le plan juridique, Ramgoolam sent son heure arriver. D’où toute la stratégie de revoir son image en nous vendant celle d’un homme nouveau. Le «bandit» de classe, celui, régulièrement montré du doigt par Pravind Jugnauth pour «fumer des cigares»,  celui qui «joue du djembé» et «touss sali» veut se faire voir aujourd’hui sous des jours meilleurs. Ici, il enfile survêtement et baskets, s’inscrit au trail, se montre en pleine action; là, on le découvre sur les réseaux en compagnie d’un de ses chiens. Puis de temps en temps, il cite quelques réflexions censées nous inspirer. À l’exemple de celle très connue de St-Exupéry : «Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants.»

Vous voulez une autre ? «Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir...» de Ferdinand Foch. Bref, on l’aura bien compris, nous assistons à une tentative de métamorphose. D’un roi déchu, incapable de se faire élire ne serait-ce comme député, arrêté comme un vulgaire malfrat, pendant qu’on découvrait que sa résidence ressemblait à une banque, avec la découverte de sommes d’argent frisant l’indécence, à la transformation d’un candidat premier ministrable qui veut retrouver une envergure d’homme d’État.

Et c’est sur la toile de fond de cette bataille qu’il veut gagner qu’on assiste aux manœuvres des uns et des autres. Si en 2014, c’est un clip condamnable qui avait circulé contre la famille Jugnauth, cette fois, c’est l’interview de la fille de Nandanee Soornack qui suscite des interrogations.

«Je suis l’homme à abattre», réagit Ramgoolam. «Posez-vous la question, pourquoi aujourd’hui, à la veille des élections générales ? Il y a des vidéos qui sont en préparation. Ce sont des fake news.» Vrai, faux ? Est-ce sur ce plan où chacun cherche à révéler ce qu’il y a de plus scabreux chez l’autre et sur la vie privée que la campagne va s’articuler ?

Est-ce sur l’interprétation de la moralité des mœurs de tout un chacun que les élections générales vont se jouer ? Triste spectacle auquel on nous force à assister alors qu’il y a tant d’enjeux au niveau national. Cette campagne électorale qui ne dit pas son nom de manière officielle et dans laquelle nous sommes déjà plongés, est celle que nous connaissons chaque cinq ans. En 2019  l’objectif reste le même : insulter notre intelligence, si ce n’est prendre des citoyens pour des imbéciles !