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Demain, quel travail ?

1 mai 2019, 07:05

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Au lieu de vous inviter à vider des barquettes de briani et des bouteilles de boissons enivrantes, nous vous proposons, à l’occasion de la fête du Travail, une réflexion sur l’avenir du travail. Certes, avec une telle proposition, il sera difficile de concurrencer les meetings politiques, mais nous sommes convaincus que la question de l’emploi du futur mérite plus que jamais d’être abordée. Et de surcroît frontalement car plusieurs forces sont en train de redéfinir l’avenir du travail.

«Vous devez vous demander probablement si vos enfants et petits-enfants auront la chance de mener, comme vous, une vie professionnelle placée sous le signe des opportunités». Loin d’une crise existentielle, cette phrase empruntée du 12e président de la Banque mondiale nous invite à prendre la mesure des défis qui nous confrontent.

Les experts qui se sont penchés sur les tendances lourdes qui redessinent l’avenir du travail constatent qu’à l’origine, il y a la restructuration des entreprises. Le modèle que nous connaissons subit de profondes mutations, passant aujourd’hui d’un système hiérarchique à un écosystème construit autour des équipes. Puis, il y a inévitablement le shift vers la robotisation. Nous ne parlons pas de Robopocalypse, mais tout simplement du fait que la technologie et l’intelligence artificielle sont en train d’impacter significativement la nature du travail.

Le métier du 21e siècle se résume donc en un mot : apprentissage. Il devient à ce titre plus qu’important pour un pays d’armer sa population afin de la préparer aux emplois de demain. Car des études ont démontré que les diplômes ne suffisent plus pour décrocher un emploi. Une des caractéristiques recherchées par les employeurs chez les jeunes portent sur leur capacité à s’adapter dans des situations évolutives.

Malheureusement, ces clefs de la réussite ne sont pas disponibles en rayon de grandes surfaces. Il passe par un investissement dans le capital humain. Une ressource pas suffisamment valorisée à l’échelle nationale pour diverses raisons. Ce faisant, nous prenons d’énormes risques.

«Un pays qui n’investit pas dans le développement de son capital humain défavorise gravement et durablement sa population. Il creuse les inégalités et s’expose à des risques d’instabilité, dès lors que, faute de perspectives, la montée des aspirations individuelles est source de frustration», explique Jim Yong Kim, ex-président de la Banque mondiale.

Clairement, il y a du pain sur la planche pour les responsables publics et privés. Outre la technologie, il y a le phénomène du vieillissement de la population qui viendra bouleverser le monde du travail. Déjà, la viabilité du système de retraite est remise en question. Imaginez maintenant la situation lorsque nous serons forcés à encourager les employés d’un certain âge à maintenir leurs activités professionnelles faute de ressources pour les remplacer.

Des stratégies bien pensées s’imposent sur plusieurs fronts afin de ne pas se retrouver pris au piège. Car la nouvelle ère qui s’annonce ressemblera à des montagnes russes et donnera certainement le tournis si rien n’est fait pour préparer le capital humain à s’adapter mais également à saisir les opportunités qui se présenteront.