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Mieux contrôler les per diem

23 octobre 2018, 07:26

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La semaine dernière voyait la publication de ce que notre beau pays paie comme per diem à ses dirigeants qui voyagent, qui voyagent…

Pour rappel, nos seuls ministres ont voyagé 258 fois en 33 mois et auront ainsi reçu près de Rs 27 M de per diem. Nous ne parlons que des per diem qui incluent théoriquement le logement. Pour le billet d’avion, où la 1e classe est de rigueur d’ailleurs, les arrangements sont séparés et s’ajoutent bien évidemment. Le per diem maximal semble être de Rs 28 533 et il est clair qu’aucun pays qui se respecte ne peut vivre recroquevillé sur lui-même et voir ses ministres «bloqués à la maison» et pas du tout ouverts sur le monde.

Cependant, les histoires de voyages, parfois pas très utiles, sont légion et ne sont que des prétextes à des per diem sur lesquels on peut faire des «économies» qui ne sont jamais remboursées au gouvernement et qui, illégitimement, deviennent ainsi des acquis personnels à dépenser pour son bon plaisir. Dans le secteur privé, c’est encore parfois le cas. Même un cinq-étoiles comme le «Radisson Blu» de Westminster coûte Rs 21 000 par nuit. On peut choisir, je suppose, un trois-étoiles ? Si on va dormir chez un cousin, c’est d’autant en plus en poche pour un petit brin de shopping de plus…

Ce qui me mène à l’opinion de Kris Ponnusamy, ancien chef de Cabinet («l’express», 20/10/18, p6) qui suggère, pour plus de contrôle, que le voyageur ramène tous ses reçus pour vérifica- tions. Je comprends la suggestion, mais cela va, comme il le dit lui-même, «ajouter à la paperasse». Or, il existe un système plus fiable et c’est celui du «business card» qui comptabilise AUTOMATIQUEMENT chaque usage de la carte. Si quelqu’un ne va pas à l’hôtel, ça se voit tout de suite. Le taxi ou Uber se paient par carte de nos jours. On ne peut pas aller au «duty free» avec sa carte, comme Madame la présidente Gurib Fakim, sans que cela ne se voit immédiatement par le préposé au ministère des Finances. Cela éviterait sans doute d’utiliser sa business card «par mégarde» pendant des mois…

Je ne me souviens pas des dates, mais il y a plus de 20 ans, me semble-t-il, j’avais été, comme employé de la MCB, voir le Secrétaire financier, Mr Dev Manraj, pour lui proposer cette solution. Il était plutôt excité par ce que la «business card» pouvait lui proposer pour plus de contrôle et de rigueur et il me demandait alors deux semaines «pour en parler» autour de lui.

Relancé après un long silence, il me confiait, un peu embarrassé, que personne n’en voulait.

Ni ministres, ni fonctionnaires. Allez savoir pourquoi !