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Prisonnier d’un système

1 juin 2018, 21:56

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Ce qui suit est inspiré d’une des nombreuses discussions que j’ai eues avec le regretté Eric Betsey, journaliste à L’Express-Turf de 1991 à 2017. Décédé en octobre de l’année dernière, Eric aurait fêté ses 48 ans le mercredi 23 mai.

Pour qu’une industrie, quelle qu’elle soit, grandisse et ait un avenir prospère, il lui faut bénéficier d’une helping handdes autorités au-delà de l’environnement professionnel où elle doit évoluer dans des structures adaptées au présent et revues régulièrement pour répondre aux attentes de demain. Ce sont des conditions indispensables deréussite.

Quid de l’industrie hippique ? D’une part, il y a un MTC qui n’a pas su évoluer avec le temps (ce qui l’a empêché de voir plus grand que le vieux Champ de Mars) et, de l’autre, il y a une autorité régulatrice qui, de plus en plus, est réduite au simple rôle de rubber stamp.

Prenons la manière dont le dossier des bookmakers a été géré par l’organisateur des courses. S’il n’est un secret pour personne que le MTC, pour suivre la tendance internationale, veut privilégier le Tote au détriment des bookmakers traditionnels, il a été incapable jusqu’ici de proposer une nouvelle organisation qui permettrait éventuellement à tous les stakeholders d’être on board. Il ne faudrait pas non plus rayer d’un trait ceux qui ont étédes partenaires privilégiés du MTC et qui ont permis aux courses de perdurer. Il n’y a, à cela, qu’une raison plausible: unapparent manque de volonté. Puisque le MTC se plaît, jusqu’à preuve du contraire, à évoluer comme il l’a toujours fait depuis son existence. Dans sa tour d’ivoire. Résultat des courses ? Par rapport aux autres juridictions hippiques, il est resté au poteau et peine à combler son retard.

Pourtant, cela fait des lustres qu’un nouveau modèle des courses est réclamé. Table ronde, White Paper, Think Tank… les discussions n’ont pas manqué durant les trois dernières décennies, mais il n’y a eu rien de concret. L’un des modèles préconisés est la mise en place d’une compagnie de jeu réunissant MTC, Tote et bookmakers, avec le pourcentage d’actions de ces derniers calculé sur la base de leurs chiffres d’affaires sur une période minimale de deux à trois ans. Ce faisant, le MTC, au lieu de rester prisonnier d’un système qui ne répond plus aux exigences nouvelles, serait redevenu maître de son destin. Une telle avancée aurait entraîné, tant pour le MTC que pour le gouvernement, une rentrée d’argent beaucoup plus conséquente qu’ils ne perçoivent en ce moment. Ce qui aurait évité des acrobaties inutiles au MTC, année après année, pour garder la tête hors de l’eau.

C’est une simple logique arithmétique qui aurait dû dicter au MTC la voie d’une véritable transformation, créant, dans son sillage, un nouveau dynamisme et une nouvelle ère. Du coup, le rêve d’un nouvel hippodrome aurait peut-être même pu se matérialiser. Ce qui aurait donné une autre dimension à nos courses avec une piste qui n’aurait pas permis des écarts de conduite qui, en raison de la topographiemême du Champ de Mars, font régner parfois un sentiment d’impunité à certains échelons.

Si l’on veut améliorer la situation du point de vue de la qualité, il faut sortir des sentiers battus. Mais y aurait-il encore au MTC des gens qui pousseraient dans cette voie ?