Publicité

Sans soutien, ni vision

18 mai 2018, 15:27

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Sans soutien, ni vision

Alors que se tient l’Asian Racing Federation Conference à Séoul, en Corée du Sud, où 26 nations, dont Maurice, débattent d’importants sujets comme la sécurité sur les hippodromes, les paris illégaux et le blanchiment d’argent, le dopage et la promotion de la culture hippique, le monde des courses est ébranlé par ce qui est considéré en Australie, l’une des plus importantes juridictions hippiques au monde, comme “the thoroughbred racing industry’s biggest ever scandal”.

Huit personnes, dont cinq entraîneurs, ont été accusées puis trouvées coupables (sous pas moins de 271 charges) d’avoir eu recours au dopage. Ce qui leur a permis d’obtenir un “unfair advantage” dans plus d’une centaine de courses de 2010 à 2017.

Le modus operandi minutieusement mis en place visait à s’assurer que des banned race-day treatments, qualifiés en Australie comme étant des “dishonest, corrupt or fraudulent, improper or dishonourable actions of the highest order”, soient donnés à des chevaux ciblés pour que ces derniers, non touchés par la fatigue, puissent prolonger leurs efforts au-delà de leurs capacités athlétiques naturelles.

All sport, no matter where it is in the world and the type of sport it is, has to be realistic – there are going to be people out there who do try and cheat.”

C’est en octobre de l’année dernière que les autorités australiennes ont découvert le pot aux roses en surprenant l’un des accusés dans le box d’un cheval sur l’hippodrome de Flemington. C’est de là que tout est parti avec une véritable enquête serrée qui a permis, au bout de plusieurs mois d’investigation, de démanteler ce vaste réseau de dopeurs de chevaux.

Le Victoria’s Racing Chief Executive, Giles Thompson, parle de “very strong signal” à l’ensemble de l’industrie hippique australienne. “All sport, no matter where it is in the world and the type of sport it is, has to be realistic – there are going to be people out there who do try and cheat. What we have to do is make sure that we are putting those resources in, and I think racing in Victoria is at the forefront of this globally. I think the participants and those who want to engage in the sport should feel confident that we are doing what we need to do.”

Les autorités hippiques australiennes ont fait la démonstration de l’arsenal légal sur lequel elles pouvaient s’appuyer pour remonter la filière et mettre les dopeurs hors d’état de nuire. La confiscation du téléphone du premier accusé et ses données ont permis de faire exploser la boîte de Pandore.

En Australie, ce grand coup de filet a été décrit comme “a good day for racing” par le Racing Minister Martin Pakula qui, tout en saluant le travail abattu par l’Integrity Unit qui, assure-t-il, opère “without fear or favour”, a insisté que “it shows that if you want to do the wrong thing, if you are determined to breach the rules of racing, you will be caught, you will be prosecuted, you will be found guilty”.

Imaginons qu’un tel scénario se produise à Maurice. D’une part, avec le manque de moyens légaux dont dispose le MTC, esseulé dans le combat perpétuel contre le dopage, on n’aura jamais su dans quelles circonstances et comment les chevaux ont été “tampered with”. Encore moins l’identité des dopeurs (est-il 

nécessaire de rappeler que le premier cas d’EPO à Maurice – Gameloft –, enregistré en 2016, n’a toujours pas connu de dénouement ?) ! De l’autre, dans les cercles de politiciens de bas étage, on aurait fait du dopage au Champ de Mars un sujet de campagne pour clouer au pilori le MTC et, par ricochet, une couche sociale de la population. La question hautement diabolisée de «pouvoir économique» oblige !

Voilà pourquoi les courses à Maurice resteront ce qu’elles sont. Sans soutien, ni vision !