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Ou krwar ou kapav lapes labalenn avek lakord gouni

14 février 2018, 10:33

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En détruisant son environnement, l’homme coupe la branche sur laquelle la nature est assise. Les habitants de Canal Dayot, victimes de la récente inondation après le passage du cyclone Berguitta, procédaient à leur nettoyage quand ils ont été surpris par la montée des eaux une deuxième fois, le 25 janvier 2018, vers une heure du matin.

Les habitués de l’inondation attendaient l’aide des autorités concernées pour un nettoyage complet de la rivière St-Louis après les récentes pluies torrentielles qui ont causé beaucoup de dégâts, sans compter les arbustes et les herbes sauvages qui font obstruction à l’eau de la pluie dans la rivière. Cette fois-ci, ce sont les matériaux de construction, comme des pierres concassées de plusieurs dimensions utilisées pour les travaux de la Wastewater Management Authority, qui sont venus s’ajouter au problème.

Ces matériaux de construction soutenaient plusieurs kilomètres de tuyaux de tout-à-l’égout placés dans le lit de la rivière St Louis pour le Project Guibies et Pailles. Entraînés par la puissance de l’eau boueuse, ils se sont entassés et ont diminué toute la largeur de la rivière St Louis. Un geste irresponsable qui met tous les habitants de Canal Dayot en péril.

Quelques jours après le passage de Berguitta, les habitants de Canal Dayot ont surpris une équipe composée d’une vingtaine de personnes rabattant l’ensemble des parties aériennes des arbustes et coupant les hautes herbes de la colline où se trouve le Donjon de Grande-Rivière-Nord-Ouest (Citadelle) à côté de l’embouchure de la rivière St Louis. C’était un geste antipatriotique de la part de celui qui est responsable de ce développement. Il aurait dû réfléchir deux fois avant d’agir. Ce n’était pas le moment propice pour dépenser de grosses sommes d’argent afin d’embellir une colline au lieu de nettoyer les drains et rivières qui sont la cause de la montée des eaux et qui ont provoqué des inondations.

Des questions ont été posées. Qui a pris la décision de faire nettoyer la colline du Donjon en période de grosses pluies au lieu de nettoyer la rivière St Louis qui est mal entretenue et qui cause d’immenses problèmes aux habitants ? «Pé gagn inondasion partou, olié zot al nétoy larivier-la, zot nétoy montagn», disait une vieille dame.

Après mûre réflexion, les habitants ont compris qu’un monument en mémoire de l’inondation meurtrière du 30 mars 2013 a été érigé au pied de la colline. Certains passants racontent que l’endroit où on a construit le monument avait un mauvais arrière-plan pour la photo souvenir. On ne pouvait ni déplacer la colline ni changer la place du monument. C’était l’unique raison d’embellir la colline au Donjon de GRNO.

C’est la mairie de Port Louis qui a fait ériger un monument en mémoire de l’inondation meurtrière du 30 mars 2013. La bourde est que le monument se trouve à GRNO au lieu de Canal Dayot. Le nœud de la question : combien d’argent a été dilapidé de la caisse des contribuables avec le nettoyage de la colline au Donjon de GRNO, la construction du monument et le dévoilement de la plaque ?

Le dévoilement de la plaque a été reporté en deux occasions avec le passage de Berguitta et la tempête électrique du 25 janvier 2018. Pour le feu vert, on attend un ciel bleu et un temps ensoleillé.

Après chaque communiqué émis par la station météo de Vacoas concernant une alerte cyclonique, des pluies torrentielles ou des grosses averses, la crainte de la population augmente. Àcause des risques d’inondations, les parents craignent pour la sécurité de leurs enfants. C’est en particulier le cas pour les enfants qui fréquentent des établissements scolaires à risque en raison de la montée des eaux qui est devenue incontrôlable par la faute des drains et rivières mal entretenus à travers l’île.

Au lieu de fermer les écoles lors des annonces d’alerte cyclonique ou en période de pluies torrentielles pendant le mois de janvier, le ministère de l’Éducation devrait prendre la décision de modifier le calendrier scolaire une bonne fois pour toutes. Plus précisément, que le congé scolaire débute le 15 décembre et prenne fin mi ou fin février. Ces congés de fin d’année ont été décidés par les British avant l’Indépendance pour fêter Noël.

À prendre en considération qu’en période de grosses pluies ou en alerte cyclonique, les autorités devraient être plus vigilantes pour éviter les dégâts causés par la montée des eaux à travers le pays et surtout à Canal Dayot, qui est le plus touché. Concernant l’exercice de simulation organisé par la mairie de Port-Louis et le National Disaster Risk Reduction and Management Committee l’année dernière, il fallait savoir comment faire pour évacuer des gens en cas de montée des eaux dans ladite région, surtout quand il s’agit de sauver la vie des gens.

Cela fait déjà cinq ans que la direction de la compagnie Les Gaz Industriels a enfoncé le clou en se servant de la cour de justice pour l’arrêt immédiat des travaux d’agrandissement de la rivière St Louis. Un geste immoral qui met en danger la vie des habitants de Canal Dayot après chaque grosse averse. Cet ordre formel servi par la direction des Gaz Industriels Ltée datant de 2013 est comme une épée de Damoclès pour augmenter les craintes des habitants. Leurs espoirs sont tombés à l’eau désormais car sans berge l’eau boueuse quitte le lit de la rivière pour inonder leurs maisons.

Aucun des cinq élus de la circonscription n°1 n’a osé demander un early trial pour contrer cette injonction. Un dossier poussiéreux qui date d’une soixantaine de mois est resté au fond d’un tiroir dans une cour de justice. On semble ne pas se soucier de ce qu’il adviendra de ces pauvres habitants à chaque saison de pluie. L’arrêt des travaux entre-temps avait bloqué l’acheminement de l’eau de pluie après chaque averse pendant plusieurs années.

Une partie de la rivière s’est rétrécie suivant un glissement du terrain après chaque grosse averse, ce qui rend de plus en plus difficile la libre circulation de l’eau. Les craintes qu’il y ait mort d’homme augmentent. En décembre 2014, le ministre Raj Dayal était descendu dans la rivière, muni de ses bottes en caoutchouc pour faire un nettoyage complet. Plusieurs demandes faites au ministère de l’Environnement, à celui de la Santé, à la police de l’environnement, à la municipalité de Port-Louis et sur le portail du gouvernement www.cru.mu pour compléter les travaux d’agrandissement de la rivière n’ont pas abouti. Il est à espérer maintenant que la visite du Premier ministre, Pravind Jugnauth, aux victimes de l’inondation à Canal Dayot, le 18 janvier, après le cyclone Berguitta, apporte la lumière au bout du tunnel.

L’inondation meurtrière du 30 mars 2013 avait ôté la vie à une dizaine de personnes dans le centre de Port-Louis et avait endommagé plusieurs maisons à Canal Dayot. Il n’y a jamais eu ni suspect ni coupable. Personne n’est en mesure de révéler que ce sont les drains du Ruisseau du Pouce et de La Poudrière recouverts de plaques en tôle et en béton pour faire de la place pour le parking des voitures privées qui sont en partie responsables.

Les lois sur les drains devraient être respectées. Aucun drain ne doit être couvert ou sans perspective d’accès. J’invite les employés du ministère de l’Environnement, de la police de l’environnement et du département des bois et forêts à aller faire une visite sous les ponts du Ruisseau du Pouce, de la rue La Poudrière et la rue Madame en faisant le compte des tuyaux et des colonnes de béton soutenant ces plaques en tôle et en béton qui ont été utilisés pour recouvrir les ponts. Et qui font obstruction à l’acheminement de l’eau de pluie.

Quant à la région de Canal Dayot, elle a été proclamée zone à risque avec la complicité de certains habitants qui sont des irresponsables et antipatriotes et qui obstruent la rivière. Certains pensent que la région de Canal Dayot est une poule aux œufs d’or tandis que les vraies victimes souffrent énormément. La dernière goutte qui a fait déborder le vase est la déforestation pour la construction d’une ring road à Pailles.