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De Jérusalem à Mangalore

10 décembre 2017, 09:50

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De Jérusalem à Mangalore

Haut: Le président américain Donald Trump prenant la parole lors d’un rassemblement au Pensacola Bay Center, le 8 décembre 2017, à Pensacola, en Floride. 
Bas: Des manifestants palestiniens brûlent une effigie du président américain Donald Trump à la suite de sa décision de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie, le 7 décembre 2017.

Le président Trump, désavouant une politique continue de trois présidents depuis plus de 20 ans, a annoncé, ce mercredi, reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. Les réactions négatives n’ont pas tardé et elles sont générales, y compris en dehors du cadre des pays musulmans. Ces conséquences sont largement prévisibles, comme l’étaient, d’ailleurs, les résultats obtenus par la politique de petits pas diplomatiques actuels. Au-delà des résolutions onusiennes et des ego meurtris, il est plus intéressant de tenter de décrypter ce qui se passe peut-être derrière cette décision ?

La très grande majorité des commentateurs mondiaux, tant dans les journaux de référence que sur les chaînes de télévision, répètent la thèse que Trump a pris cette décision pour respecter sa parole vis-à-vis de ses partisans du monde «évangélique». A priori, l’on peut s’étonner de cela, puisque les chrétiens et les juifs n’ont pas été et ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde. Cependant, les «évangéliques», par définition, ont la Bible pour seul point de référence et dans la Genèse 17 :8, ils trouvent, apparemment, la justification nécessaire que Jérusalem soit la capitale d’Israël. Tous les «évangéliques» ne pensent, cependant, pas pareil ! En effet, un important bloc minoritaire chez les «évangéliques» (environ 30 à 40 %, à lire l’Internet ?) pense tout de même que les enseignements de la Bible, notamment à propos de la justice et de la paix, sont eux-mêmes plus importants que toute prescription littérale que l’on extrapolerait aux temps modernes… Tant mieux !

Des manifestants palestiniens brûlent les drapeaux américains et israéliens dans la ville de Gaza, le 6 décembre 2017. Le président Donald Trump reconnaîtra Jérusalem comme la capitale d’Israël, remettant des décennies de politique américaine prudente et ignorant les terribles avertissements des alliés arabes et occidentaux quant à un faux pas historique qui pourrait déclencher une vague de violence au Moyen-Orient, AFP.

Et si derrière cette considération de pure politique intérieure, qui ne paraît pas suffisante pour justifier un tel risque à la paix mondiale, il y avait, en fait, un plan pour effectivement trouver un accord entre juifs et Palestiniens ? Difficile de concevoir, je vous l’accorde, mais dans son discours de circonstance, il faut quand même souligner que Trump dit explicitement que les États-Unis ne prennent pas une position définitive sur les délimitations finales de la souveraineté d’Israël à Jérusalem et qu’ils restent fortement engagés pour trouver un accord de paix. Si l’on veut être objectif, cette déclaration reconnaît, donc, que Jérusalem est la capitale d’Israël, ce qui était déjà le cas en pratique, mais ne ferme pas la porte à ce qu’elle soit AUSSI la capitale de la Palestine ! Et que l'on reconnaisse aussi éventuellement l'intérêt chrétien pour cette «ville sainte».

On peut alors postuler deux idées. En écoutant Donald Trump à la télé, je me demandais : et si c’était, malgré tout et avec l’apport de quelques cervelles comme celles de Tillerson ou de Mattis, le «grand négociateur» qui est, enfin, à l’ouvrage ? De toute manière, les Palestiniens et les Israéliens ne se sont pas assis à la même table depuis 2009 : on ne peut pas, dès lors, dire que la déclaration de Trump «saborde les initiatives pour la paix». Il n’y en a point ! De plus, une définition de la folie est bien, selon Einstein, dit-on, de continuer à répéter les mêmes actions de manière presque mécanique en espérant que le résultat va finir par être différent, n’est-ce pas ? L’initiative prise, cette semaine, consisterait, dès lors, à bouleverser la donne, prendre quelques risques et épouvanter délibérément les Palestiniens et le monde arabe pour leur faire comprendre ce qu’ils risquaient de perdre à tout jamais s’ils ne faisaient pas de concessions face à Israël, notamment sur son «droit d’exister» ! Quant à cette dernière, on postulait qu’elle serait désormais sujette à une politique de «miel et de vinaigre». Le miel ayant été maintenant étalé publiquement sur la face du monde, les USA pourront désormais demander à Israël de boire quelque vinaigre pour arriver à un compromis de paix à long terme… N’oublions pas, d’ailleurs, qu’au lieu d’occuper le consulat américain à Jérusalem immédiatement, Trump a annoncé une nouvelle ambassade à dessiner et à construire, ce que d’aucuns estiment va prendre cinq à dix ans ! De quoi créer une fenêtre d’opportunité, n’est-ce pas... ?

Du haut gauche: La Première ministre Margaret Thatcher rendant visite au président George Bush senior à Washington, le 17 juillet 1987,Wikicommons, Donald Trump, AFP, Jason Greenblatt wikicommons, Jared Kushner, AFP. Nicholas Sarkozy, AFP.

Bien entendu, dans ce scénario, il faudra manœuvrer serré et rapidement, ce qui pose la question de la qualité des négociateurs. A priori, Jared Kushner, le gendre de Trump, associé à Jason Greenblatt, ne semblent pas faire le poids. D’autant que l’émotionnel, les manifs et la violence vont être à leur maximum au cours des semaines à venir. Pour paraphraser un autre personnage dominant de cette semaine, ils ont allumé le feu au Moyen-Orient et nous ne pouvons qu’espérer que de cette manœuvre provocante on puisse, en effet, tirer un accord de paix. Ce serait triomphal pour Trump ! Et pas sans précédent puisque, souvent, les dirigeants de pays qui trouvent la politique intérieure trop compliquée ou trop douloureuse, se laissent tenter à prendre quelques risques de politique étrangère. Pensez Thatcher aux Malouines, Bush au Koweït, ou le coup d’éclat tenté par Sarkozy en Libye !

Trop généreux pour Trump, après «Rocket Man», le retrait de la COP 21, la remise en question de l’accord de dénucléarisation de l’Iran, les mensonges qui s’accumulent, la stupidité du mur mexicain et le réflexe de protection de sa base nativiste, entre autres ? Sans doute ! Mais il faut bien, de temps en temps, tenter de croire que du mieux est encore possible !

Vu aérienne du port de Port-Louis. Le pétrolier Red Eagle, de la compagnie Betamax, chargé du ravitaillement de produits pétroliers.

L’action de Betamax à la cour de Karnataka est une tentative de forcer la STC à donner une garantie bancaire qu’elle paierait effectivement les 

120 M$ pour lesquels elle a été condamnée par la Cour d’arbitrage de Singapour, si sa démarche en Cour suprême ne mène à rien. L’insistance de Betamax est sans doute à la mesure de son estimation de ses chances devant la Cour suprême ou, éventuellement au Privy Council. La résistance de la STC à cette pratique normale dit quoi, par contre ?

Ashit Gungah, ministre du Commerce, de l’industrie et de la protection des consommateurs.

Par ailleurs, le ministre Gungah, dans ses efforts de nous rassurer, nous dit que les cargos nous venant des Seychelles, d’Arabie ou d’ailleurs (merci pour la réactivité !) sont à des prix «aussi compétitifs» et il se peut même qu’ils soient de meilleure qualité. Si c’est ainsi, il faut quand même qu’il nous explique le pourquoi du contrat privilégié (secret !) avec Mangalore Petroleum depuis presque… une décade ! Et puisque nous parlons à nouveau du droit citoyen à de l’information, pourquoi est-ce que les capacités de stockage et la consommation mensuelle de CPP, DPP, Mogas et jet fuel* seraient des… secrets d’État !? 

Quoi, Betamax, encore, comme prétexte ?

* Clean Petroleum Products (e.g. Essence), Dirty Petroleum Products (e.g. huile lourde pour le CEB), gaz et essence d’avion, respectivement.

Deep Water Horizon, une plate-forme pétrolière louée par la compagnie britannique BP pour forer dans le golfe du Mexique. Elle explose le 20 avril 2010, tuant 11 personnes, générant un incendie, puis une marée noire de grande envergure. Le désastre écologique est sans précédent aux États-Unis, wikicommons.