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Transformation de la société mauricienne: All we need is trust

6 septembre 2017, 11:02

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 Transformation de la société mauricienne: All we need is trust
File d’attente aux Casernes centrales. «Un simple exemple de mauvaise organisation est la police pour l’obtention du permis de conduire», dit l’auteur.

Notre démocratie est composée de trois organes essentiels : le législatif (le Parlement), l’exécutif (le gouvernement) et le judiciaire (les tribunaux). Ces trois institutions ont le devoir de travailler dans la transparence avec pour résultat le bien-être de notre société. Mais est-ce le cas ?

Les citoyens élisent des députés pour les représenter au Parlement. À titre de représentant de leurs électeurs, ces derniers deviennent les employés du peuple et s’engagent à travailler en tant que tels, soit à plein-temps. En choisissant cette fonction, ils ont fait le choix de ne plus compter leurs heures de travail, ce qui nécessite un investissement personnel particulièrement important au détriment, souvent, de leur vie privée.

Les députés doivent avoir le sens du devoir, une haute estime de la nation et une envie farouche de faire évoluer le cadre législatif pour améliorer le quotidien de leurs administrés. En l’élisant, le peuple attend de son gouvernement créativité, honnêteté, sincérité et innovation pour trouver des solutions aux problèmes de la société et pallier le gaspillage de l’argent public. Un député qui n’est pas à la hauteur de ses fonctions devrait être remercié de ses services avant la fin de son mandat, tout comme un employé l’est par son employeur.

Le gaspillage et l’inefficacité

Chaque année, le rapport de l’Audit récidive avec le même gaspillage de l’argent public par milliards et ses moult dysfonctionnements. Un simple exemple de mauvaise organisation est la police pour l’obtention du permis de conduire.

Rendez-vous est pris avec les Casernes via le site Web de la police, suivi d’un accusé de réception pour confirmer la date de rendez-vous. Un rendez-vous est pris pour se présenter avec sa carte d’identité et confirmer un rendez-vous pour le test oral.

Directement et indirectement, cette opération coûte environ Rs 10 millions par an aux contribuables. (Déplacement du candidat, investissement dans le transport, coût des officiers et des locaux, etc.)

Les postes de police étant connectés au réseau du gouvernement, avec un investissement maximum de Rs 150 000, chaque citoyen devrait avoir la possibilité de se présenter au poste de police de son choix. Cela, pour procéder aux démarches et pallier tous les frais encourus par ce déplacement sur la capitale qui coûte 200 heures d’inefficacité par jour.

Un cas qui se noie dans les centaines d’autres qui perdurent au sein d’institutions, telles que la sécurité sociale, l’État civil, l’éducation, les pensions, la santé, etc. En ayant recours à une identité numérique, les rendez-vous via Internet auraient un impact considérable sur les montants pharaoniques engendrés par ces démarches fastidieuses et inutiles.

Une nouvelle polémique comme la carte biométrique ?

Tout est une question de confiance. Mais avons-nous confiance en nos élus et nos institutions ? Si la réponse est négative, il faudrait des lois appropriées pour avoir cela, en commençant par la transparence.

Sans transparence, il n’y aura pas de confiance.

Sans confiance, il n’y aura pas de mesures et de procédures efficientes.

Sans efficience, il n’y aura pas de mutation de notre société.

L’Angleterre avait misé sur la digital reform sous Cameron en 2011 et réalise actuellement des gains annuels de 3 milliards de livres sterling. Elle prévoit, en 2019, des économies des 3,5 milliards de livres sur l’efficience. Même son de cloche du côté de Singapour qui pense réaliser, à fin 2017, des gains de productivité de presque 1 milliard de dollars après avoir amélioré ses procédures et process.

À Maurice, nous sommes encore très loin d’être prêts pour la transformation digitale du service public.

Trust is all we need.