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Quand les hors-la-loi font la loi

22 juillet 2017, 07:22

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Les lois ne font plus les hommes, mais quelques hommes font la loi. C’est devenu la réalité de notre République. En l’absence d’un leadership fort à la fois à la tête du pays et aux Casernes centrales.

Un puissant poison, introuvable sur le marché, et un sachet de drogue synthétique qui trouvent leur chemin derrière les barreaux dans une prison de haute sécurité. C’est le défi relevé par Siddick Islam, à Melrose.

Comprenons ce qui se passe en prison depuis de longues années. Des gardes-chiourmes, pas tous, disons 25 % du groupe, qui ne touchent pas un gros salaire, se frottent, sur une base quotidienne, à des trafiquants qui brassent des millions, sont vite contaminés, pécuniairement parlant. Et ils deviennent, ainsi, par la force de l’argent facile, des passeurs de toutes sortes.

Ces gardes-chiourmes font entrer des téléphones portables, cartes sim, drogues, revues pornographiques, gels lubrifiants, etc. Et ainsi touchent un deuxième salaire. Certains ont ainsi acheté des terrains, voitures, ont voyagé aux quatre coins du monde, des fois en publiant leurs photos sur Facebook. Leurs seuls revenus n’auraient jamais pu payer tout cela… Leurs voisins le savent bien.

Heureusement que la commission Lam Shang Leen a été instituée par sir Anerood Jugnauth. Elle vient éclairer ces pratiques mafieuses. Grâce à l’aide d’autres gardiens de prison, qui ont compris que les brebis galeuses de leur corps de métier doivent être mises hors circuit… Pour leur propre bien, et pour celui de leurs enfants.

Mais, malheureusement, la politique politicienne s’en mêle, un peu trop. Et des avocats-politiciens, qui ont trouvé le bon filon en prison, font jouer leurs lobbies pour ne pas changer la donne…

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Le cas inadmissible de Showkutally Soodhun est une autre illustration que la loi est sélective à Maurice – je dirais de plus en plus sélective. Vous et moi, si jamais on proférait une menace, la police de Mario Nobin nous aurait déjà arrêtés, n’est-ce pas ?

Mais le président du MSM, sieur Soodhun, peut, lui, compter sur ses camarades du parti, avec, en tête, l’omniscient Sinatambou. Qui minimisent la portée de ses menaces de mort. Qui visent à faire croire que c’est la presse qui exagère les propos séditieux de Soodhun, notre risible prince d’Arabie qui se prend pour je ne sais plus qui…

À bien y penser, au final, le problème n’est pas vraiment Gulbul, ou Soodhun, mais bel et bien le Premier ministre Pravind Jugnauth, qui est incapable de trancher. Son déficit de leadership nous met tous en danger… Et on ne devrait plus rester les bras croisés, au nom de nos enfants.