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Alternatives

26 avril 2017, 09:18

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C’est à nouveau un message de défiance à l’égard du système. Les résultats du premier tour de la présidentielle en France confirment la tendance : les populations sont de plus en plus nombreuses à ne pas se retrouver dans le programme des partis traditionnels. Du coup, elles cherchent des alternatives.

En portant son choix sur Emmanuel Macron et Marine Le Pen, dimanche dernier, l’électeur français prend position pour la rupture. Du moins, c’est ce qu’il attend de celui ou de celle qui s’installera à l’Élysée en mai prochain. Une posture grandement influencée par le discours des deux candidats.

Celui d’En Marche ! d’abord. Se disant ni de droite ni de gauche, Emmanuel Macron s’est présenté aux Français l’année dernière comme un candidat hors système. Une démarche audacieuse. D’autant plus qu’il a servi pendant deux ans comme ministre de l’Économie, de l’industrie et du numérique dans le deuxième gouvernement de Manuel Valls.

Le passage au sein du gouvernement lui a-t-il permis de découvrir «la vacuité du système politique» ainsi que «ses règles obsolètes et claniques» ? En tout cas, Emmanuel Macron dit détenir la clef pour faire repartir la France. Vote utile ou vote d’adhésion, les derniers sondages indiquent qu’une grande majorité de Français a tendance à croire qu’il a effectivement les reins assez solides pour mener à bien son projet de transformation.

Cette posture suit celle des Américains et, dans une certaine mesure, celle des Anglais avec le Brexit. Dans le premier cas, il est nécessaire de comprendre la psychologie d’un électorat qui a permis à un novice en politique d’accéder à la Maison-Blanche. Diverses raisons ont été avancées jusqu’ici par les analystes mais nous pouvons identifier un même fil conducteur : se faire entendre. Telle est la revendication, à travers les urnes, de ceux qui se considèrent en marge d’un système profitant principalement aux élites. Donald Trump l’a compris et il ne s’est pas fait prier pour se positionner comme la voix des sans-voix.

Sa tâche a été vraisemblablement facilitée par le vote des Anglais, quelques mois auparavant, en faveur du Brexit. Convaincus qu’en divorçant de l’Union européenne ils reprendront le contrôle de leurs frontières, les Britanniques ont opté pour le repli. Des discours similaires ont d’ailleurs permis à Marine Le Pen de réaliser de bons scores au sein de la classe populaire.

Emmanuel Macron joue aussi sa partition. Il dit son intention de «rendre les dépenses publiques plus efficaces». Il s’engage, de surcroît, à resserrer le gouvernement autour d’une quinzaine de ministres tout en diminuant massivement l’effectif des cabinets. Promesses politiciennes ? L’avenir nous le dira. En attendant, elles ont eu l’effet escompté : interpeller l’électeur en quête de changement.

Souvent réduits à choisir entre la peste et le choléra, les Mauriciens s’efforcent d’opter pour l’équipe du moindre mal mais ils finissent toujours par déchanter. Comme c’est le cas actuellement. Toutefois, tout n’est pas perdu. En persistant à faire appel à l’instinct primaire des votants à chaque joute électorale, les partis traditionnels finiront par créer un terrain fertile à l’émergence d’une alternative crédible.