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L’autonomie économique, un must

12 février 2017, 08:22

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Rodrigues s’apprête, ce dimanche 12 février, à vivre sa sixième élection dont deux partielles en 2003 et 2011, depuis la proclamation du Rodrigues Regional Act de 2001, le 20 novembre de cette année-là, par Cassam Uteem, alors président de la République.

Après 16 ans d’autonomie politique, l’île Rodrigues n’a vraiment pas décollé sur le plan économique. L’autonomie a permis à Rodrigues où certains se gargarisent facilement d’indépendance, de reproduire le même modèle politique qui n’a pas lâché d’un cil Maurice depuis 1968, date de l’accession du pays à l’Indépendance.

Ce modèle a fini par placer la grosse majorité loin derrière les politiques en termes de niveau de vie, de confort et de perspective de progrès dans la vie. Depuis la publication en 2009 du Sustainable Integrated Development Plan for Rodrigues (SIDPR), les maux qui empêchent l’île de progresser n’ont guère reculé.

Avec l’évolution qu’elle a enregistrée, l’autonomie politique ressemble fort à une tentative, réussie d’ailleurs, du gouvernement central de filer à d’autres le dossier du retard accumulé par Rodrigues.

Au rythme où vont les choses, il paraît de plus en plus incertain que Rodrigues puisse s’embarquer dans de véritables créneaux de développement. à peine a-t-elle eu le temps d’atténuer les effets de la fracture numérique, qu’elle doit s’apprêter à affronter ceux associés à la fracture technologique.

Il ne faut pas se voiler la face, il n’y aura pas de véritable développement à valeur ajoutée et créateur d’emplois durables à Rodrigues si le gouvernement central ne prend pas entre ses mains la mise en place d’un vaste programme de développement infrastructurel, à commencer par celui de la distribution de l’eau.

Même si on peut se flatter que l’alternative politique existe bel et bien à Rodrigues et que les natifs de Rodrigues ont fait une démonstration de leur compétence dans l’administration des affaires de l’île, il est regrettable que la politique soit parvenue à amener des Rodriguais à se regarder en chien de faïence comme des ennemis. Cela en ignorant que les véritables ennemis de Rodrigues sont entre autres l’éloignement géographique, l’exode des compétences qui auraient pu participer au développement de l’île, le manque d’eau, la pauvreté, l’échec scolaire, la grossesse précoce, la baisse de productivité du secteur agricole, l’incapacité à se prémunir contre les effets de la mondialisation (déjà le secteur de l’artisanat en fait les frais), l’appauvrissement des bases des ressources humaines.

Si l’autonomie politique ne débouche pas, dans les plus brefs délais, sur une véritable autonomie économique, alors l’autonomie politique n’aura été qu’une farce dont on aurait pu faire l’économie.