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La liberté se mérite

26 janvier 2017, 12:00

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Imaginons un patriarche. Il a plusieurs enfants qui eux-mêmes ont leur famille. Comme tout être humain, le patriarche en question a, bien sûr, ses qualités et ses limites (il est bon de le souligner). Son souhait, cependant, est de voir ses enfants réussir. Et ses petits-enfants, grandir, s’épanouir.

Chaque année, le patriarche attribue à chacun de ses rejetons une enveloppe, conformément à leurs besoins et à leurs objectifs respectifs. Il leur donne la liberté d’agir de manière autonome dans la conduite de leurs différentes activités. Il leur fait confiance. Espère que la sagesse les guidera dans chacune de leurs décisions. Et qu’ils feront tout ce qui est nécessaire pour que leur famille soit heureuse.

Parmi les enfants du patriarche se trouvent, malheureusement, quelques «têtes brûlées». Qui n’ont aucun respect pour la confiance qui leur est faite. Sans aucune notion de la valeur de la liberté qui leur est accordée. Ils font toutes sortes de bêtises. On comprend, bien évidemment, que ça peut arriver qu’on en fasse une (tout le monde en fait !), mais les siennes, en plus d’être grotesques, sont répétées. Et jamais corrigées. Bon nombre de leurs décisions vont à l’encontre du bon sens et de la responsabilité. Ils ont un comportement égoïste, souvent belliqueux (ils s’éternisent dans des conflits), et mènent leurs affaires sans la moindre considération pour les buts fixés et en ignorant totalement le bien-être de leur famille.

Mettez-vous un instant à la place de ce patriarche. Que feriez-vous dans ce cas précis ? Intervenez-vous, en prenant toutes les mesures appropriées et susceptibles de ramener l’ordre, sachant que ce sont les intérêts de vos petits-enfants qui sont en jeu ? Ou, indifférent à toute la destruction occasionnée et leurs conséquences, vous laissez les choses comme elles sont ? Attendant que les irresponsables se décident, un beau jour, à abandonner leur côté obscure et se remettent sur la voie de la rectitude…

Le patriarche, lui, se dit, conformément au bon sens, qu’il va agir. En ultime recours, précise-t-il. C’est-à-dire, uniquement après que ses différents appels à l’ordre sont demeurés stériles. Certains enfants n’apprécient pas l’intervention du père. Ils la qualifient d’ingérence. De violation à leur liberté. Cette liberté qu’ils n’ont pourtant pas été capables d’utiliser à bon escient. Ils s’opposent maintenant à ce qu’elle leur soit enlevée.

C’est exactement ce qui se passe avec la section 9 (9) de la nouvelle Sports Act, en vigueur depuis le 11 janvier dernier. Celle-ci préconise que : Where the Managing Committee of a National Sports Federation or a Multisport Organisation –

(a) persistently fails to carry out its functions in accordance with its rules or this Act;

(b) commits an act which is prejudicial to the interest of its members or its licensees; or

(c) is otherwise not functioning properly due to internal conflicts,

the supervising officer may –

(i) by written order, dissolve the Managing Committee; and

(ii) where appropriate, appoint, after consultation with the Mauritius Olympic Committee, a temporary committee to manage the affairs of the National Sports Federation until the election of a new Managing Committee within a period of 3 months from the date of appointment of the temporary committee.

Le ministère de la Jeunesse et des Sports (le patriarche) prévoit l’utilisation de cette section en cas d’inefficacité et de conflit persistant dans les fédérations et de la part des dirigeants (les enfants) qui prennent ainsi en otage les athlètes (les petits-enfants).

Cette nouvelle section est donc plus préventive qu’autre chose. Le fait qu’elle soit appuyée par le président du Comité Olympique Mauricien (COM), Philippe Hao Thyn Voon, lui donne une autre dimension. Tant pis pour ceux qui sont contre. La liberté, les dirigeants sportifs doivent désormais la mériter.