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L’effort intelligent

24 novembre 2016, 18:50

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David Li Yuen Fong est un karatéka. Il a consacré pratiquement toute sa vie à l’apprentissage et au perfectionnement de cet art martial séculaire.

Il choisit d’aller poursuivre ses études en Australie en 2007 et de s’y établir, son diplôme de «Sports Scientist» en poche. Sa spécialisation : l’étude biomécanique du mouvement sportif et sa dissection pour l’optimisation de la performance. Grâce à des capteurs placés sur chaque segment des membres, il est possible de quantifier la somme d’énergie présente dans le geste et de mesurer le degré d’efficacité de chaque mouvement.

La biomécanique lui a apporté la confirmation que les enseignements reçus de son shihan Georges Li Ying Pin étaient parfaits sur le plan du mouvement et de la gestuelle. Qu’il s’agisse d’un coup de pied ou d’un simple mouvement de base, sachant que dans le corps humain, tous les segments sont en rotation autour du centre articulaire.

Harmonie et force, équilibre et justesse se dégageaient de cette escrime du corps dans laquelle sont engagés mains, bras et pieds. David Li Yuen Fong adoptait pour cela les postures les mieux adaptées à tel point qu’on pouvait parler de geste idéal sur l’échelle de tous les gestes possibles.

Voilà un homme qui a su donner un sens à l’effort et qui, partant du corps et de l’extérieur, a su s’enrichir sur le plan de l’intellect tout en remontant le cours intérieur. Dans le prolongement de l’effort, il y a la quête de soi.

À l’opposé, il y a ceux qui sont engagés quotidiennement dans un autre type d’effort. Ils utilisent leurs bras également. Ils ont atteint une autre sorte de perfection aussi dans cette montée de leur membre jusqu’à leur bouche où ils approchent le poison dont ils s’abreuvent inlassablement.

Tout y est : style, classe, résistance insoupçonnée à la difficulté. À l’exception que leur geste n’a aucun sens à moins d’en chercher l’origine dans l’absurde. Comment trouver un sens au fait de s’autodétruire, de verser du vide dans du vide ?

L’énergie qui nous habite, c’est cette vie à laquelle il nous appartient de donner un sens. Ni l’alcool, ni la cigarette ne sont des réponses à ces questions qui nous taraudent : qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?

À moins de ne concevoir l’existence que comme un conduit d’air vicié ou une bouche d’égout.