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Ce qui fait sens

3 novembre 2016, 09:20

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Ce qui fait sens

Comment l’appropriation d’un territoire commun au fil du temps s’est-elle faite ? Comment une communauté de valeurs et de traits culturels, d’objectifs et d’enjeux sociaux s’est-elle tissée ? Et si la réponse se trouvait dans ce continuum que forment les lieux, les territoires et les paysages et dont les noms font la médiation entre le social et le spatial ? Ne renferment-ils pas les identités individuelles autant que collectives ?

Quel fut ce phénomène dominant naguère et qui influa sur le quotidien des habitants au point où ils associèrent le nom qui en dérive à leur envie de s’enraciner quelque part en y ancrant leur besoin d’identification ? L’Homme est soumis à sa condition géographique autant que sociale et son identité est indissociable des déclinaisons spatiales du territoire qui l’a vu naître et qui l’abrite.

Quelle est la contribution de l’insularité et en même temps quelle est la limitation qu’elle impose dans la quête identitaire, dans cette représentation de soi, et dans la construction de sa territorialité ? L’enclavement, la périphérie, la contiguïté, la connexité, l’isolement ont façonné les attentes et les attitudes face au présent et au futur, ont donné un sens aux possibles et à l’impossible, ont sculpté les sonorités langagières. Un peuple a pris forme petit à petit.

Marcher dans ses pas, des années après, regarder ses paysages, se familiariser avec sa toponymie, c’est essayer de comprendre les relations qui se sont tissées entre les autochtones et les lieux qui leur sont chers, lieux dépositaires de vécus et de souvenirs personnels. Pour les uns comme pour les autres, pour eux comme pour nous, la vie s’écoule entre ancrage identitaire dans l’espace géographique et continuité temporelle, celle-ci s’imposant comme ce qui fait sens dans l’immédiat.

Dans le village global qui se construit actuellement, l’identité s’ouvre sur l’universalité, le singulier devient pluriel. Mais malgré un environnement aux références changeantes, il lui appartient de continuer à produire du sens. Ce qui est significatif n’est jamais définitif. Ce dialogue entre l’intérieur et l’extérieur est un dialogue ininterrompu.