Publicité

Recherche gouvernement compétent désespérément

23 octobre 2016, 14:50

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Une telle obstination dans l’amateurisme est juste révoltante. Au final, il serait plus facile de se demander quel dossier est-ce que ce gouvernement est capable de gérer correctement du début à la fin. L’incroyable revirement de situation dans l’affaire Omega Ark interpelle et illustre une énième fois la mauvaise gestion de l’Alliance Lepep qui ne semble connaître aucun autre fonctionnement que celui de trial and error.

Quand l’on sait avec quelle virulence Pravind Jugnauth défendait ce contrat alloué à Omega Ark, alors que Bérenger réclamait une commission d’enquête présidée par un ancien juge de la Cour suprême et deux autres assesseurs pour faire la lumière sur ce qu’il considérait être des zones d’ombre, on ne peut que s’étonner devant la tournure des événements. Aujourd’hui, les faits donnent raison au leader de l’opposition. Et il serait malhonnête de ne pas le reconnaître. Que n’avait-il pas dit sur l’affaire Omega Ark ? Que ce deal ressemblait à une autre affaire MedPoint, qu’il y a un flou épais entourant les conditions de ce contrat, que cette compagnie a été favorisée au détriment des deux autres soumissionnaires, que les règles du jeu ont été changées en cours de route, que les recommandations du BDO n’avaient pas été respectées, que toute cette affaire s’apparente à une fraude. Etc., etc. Bref, des accusations suffisamment graves qui avaient alors provoqué la colère d’un Pravind Jugnauth défendant la société Omega Ark à cor et à cri. N’avait-il pas perdu son calme à l’Assemblée nationale en demandant au leader du MMM d’arrêter avec l’opération zet labou ?

Sauf que maintenant, c’est tout le gouvernement Lepep qui est éclaboussé par un nouvel exemple d’incompétence. Et ce faisant, il nous renvoie à la case départ sur le rachat de l’hôpital Apollo Bramwell, tout en consolidant l’image d’un gouvernement baignant dans une mare de médiocrité permanente. Comme si cette équipe n’avait pas suffisamment de scandales à la place d’un début de bilan en moins de deux ans de gestion. Comme si la liste n’était pas assez longue pour nous ridiculiser aux yeux du monde. De l’affaire Heritage City qui a troué nos fonds publics aux voyages exagérés de nos parlementaires, de ces honoraires totalement démesurés payés aux proches du pouvoir aux nominations des fils, filles, maîtresses des ministres, des critiques de la cour italienne à la police mauricienne dans l’affaire Soornack à la surprenante visite au domicile de Sanspeur, de toutes ces guerres intestines sur la place publique mettant en scène ici un ministre accusant son collègue de tête brûlée et celui-là qui, profitant de sa page Facebook sponsorisée pour traiter un autre membre du cabinet de chihuahua, on a là un surprenant tableau. De celui d’un gouvernement qui n’a jamais été aussi enthousiaste à se mettre en rupture avec la population tant il montre un visage opposé de ce qu’il promettait.

Transparence, bonne gouvernance ? Rien que du marketing politique. À la place : une mauvaise gestion, une incompétence à son summum. Et c’est un véritable drame. Car si l’on découvre aujourd’hui que le gouvernement montre son incapacité dans la gestion d’une succession de dossiers, qu’est-ce qui nous prouve qu’il avait raison au moment où il a pris la décision de démanteler le groupe BAI, qu’est-ce qui nous dit qu’il avait le discernement nécessaire pour affirmer que le modèle fut celui d’un ponzi scheme ? Comment savoir, après qu’il réussit le tour de force de «faner» continuellement sur tout ce dont il est responsable, qu’il n’a pas fait une erreur ? Eu égard au bilan de Lutchmeenaraidoo qui nous a fait découvrir un vrai mirage à la place du miracle économique promis, compte tenu de l’implication de Bhadain sur la catastrophique Heritage City, la question mérite d’être posée, les deux ayant été les acteurs du premier plan dans l’affaire BAI. Une telle obstination dans l’amateurisme nous force à nous poser des questions…