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L’éthique plutôt que le scoop

26 août 2016, 10:38

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Le journalisme est un métier méconnu. Il serait présomptueux de croire qu’on pourrait le définir en quelques lignes. Nous nous contenterons seulement de dire qu’un «bon papier et un papier lu». La question est de savoir si tout est permis pour parvenir à en écrire un. Comme dans le cas du cancer de la triathlète Fabienne St Louis.

Vendredi dernier, les internautes apprenaient par la BBC, que Fabienne St Louis, triathlète qualifiée pour les JO de Rio, souffrait d’un cancer des glandes salivaires. Aucune publication mauricienne, avant cette déclaration sur la chaîne britannique, n’en avait fait mention. Les journaux ou hebdomadaires avaient seulement fait état d’une intervention chirurgicale la concernant. À la rédaction sportive de «l’express», nous étions au courant de la maladie de Fabienne St Louis – entre autres – depuis plusieurs mois. Mais à la demande des proches de la triathlète, nous n’avons pas publié ce qui nous avait été révélé. Et ce, pour deux raisons. La première, évidente, est liée à la promesse que nous avions faite à la famille de l’intéressée de ne rien faire paraître à cet effet. La seconde vient de ce que nous avons préféré respecter une certaine éthique. Bien qu’étant une personne publique, Fabienne St Louis a droit au respect de sa vie privée. Publier toute information ayant trait à sa santé, aurait alors constitué une grave entorse à notre code de déontologie.

Que Fabienne St Louis et son entourage aient choisi de se confier à la presse étrangère plutôt que locale ne regarde qu’eux. Ils ont la liberté de s’adresser à qui ils le souhaitent, au moment opportun, et ce, quelles que soient les raisons.

Cela dit, la rédaction sportive de «l’express» avait le devoir de reprendre la nouvelle de la BBC par souci d’informer les lecteurs. Certes, avoir une information en primeur est le but inavoué de tout journal. Mais cela ne peut se faire à n’importe quel prix. Nous ne nous nourrissons pas des malheurs de nos contacts. Nous préférons respecter leur vie privée – chose que nous assumons avec force – plutôt que d’y faire allusion par souci de sensationnalisme. Et maintenant… si certains veulent blogger dessus… ils sont libres, eux-aussi !