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Pour un avenir durable

4 novembre 2015, 18:01

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Sommes-nous devenus plus conscients des dangers qui pèsent sur la planète? La question se pose à quelques jours de la grande conférence de Paris sur le climat et l’environnement.

 

Si certains estiment que cette énième rencontre internationale est vouée à l’échec, d’autres, en revanche, sont plus optimistes et s’attendent à de réelles avancées en matière de développement durable. Non seulement l’enjeu est de taille, mais encore il y a urgence de rendre la croissance plus respectueuse de l’environnement.

 

Les 80 chefs d’État et de gouvernement qui se réuniront dans la capitale française à partir du 30 novembre auront donc du pain sur la planche pour répondre aux attentes. D’autant plus que quelques semaines auparavant, ils étaient plus de 150 dirigeants du monde à s’engager aux Nations unies à New York autour des Sustainable Development Goals (SDG). Un nouveau plan d’action pour éradiquer la pauvreté et la faim tout en faisant avancer la cause environnementale. Rien de moins !

 

Certes, un bout de chemin a été parcouru sous les Millennium Development Goals (MDG), mais la route est encore longue. Ce qui a été accompli jusqu’ici se résume ainsi : réduction du nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté de 1,9 milliard en 1990 à 836 millions cette année ; parité dans les écoles primaires de presque la majorité des pays ; baisse du taux de mortalité infantile ; augmentation de l’enveloppe d’aide des pays développés de 66 % pour atteindre $135 milliards, entre autres.

 

Le revers de la médaille nous montre en même temps que 800 millions de personnes sont toujours prisonnières de l’extrême pauvreté, tandis que 795 millions d’autres souffrent de la faim. Pire, entre 2008 et 2012, 144 millions de personnes ont été déplacées suite à des catastrophes naturelles. Un nombre qui ira en s’accentuant avec le réchauffement climatique.

 

Les SDG sont donc porteurs d’espoir car leurs objectifs sont beaucoup plus larges et visent à s’attaquer à la racine du mal. Contrairement aux MDG, les SDG mettent aussi l’accent sur la nécessité de répondre au plus vite au problème du changement climatique et de protéger l’environnement à travers une utilisation plus judicieuse des ressources naturelles. Dans un monde fonctionnant à plusieurs vitesses, l’universalité des SDG est également d’un atout certain pour combattre l’inégalité entre et au sein des pays. Tout comme le fait qu’ils tiennent en ligne de compte le rôle clé du secteur privé pour poursuivre et financer un développement soutenable en partenariat avec les gouvernements et la société civile. 

 

Si sur papier l’avenir de la planète semble être assuré, par contre, dans la pratique, la tâche risque de se révéler ardue. D’abord, il va falloir suivre et mesurer le progrès de la mise en application des SDG tout en s’assurant que le processus est le plus transparent possible. Ce qui n’est pas une mince affaire d’autant plus qu’il est question de gérer 169 sous-objectifs. Même les gouvernements les plus efficients se verront confrontés à d’importantes difficultés.

 

L’étendue de l’agenda à mettre en œuvre représente également un risque d’excuse potentiel pour certains pays de ne pas aller de l’avant avec les SDG tout comme le coût de la mise en application.

 

Une chose est sûre : seule une volonté à toute épreuve des instances mondiales et des décideurs politiques réussira à placer l’humain et les enjeux environnementaux au centre du développement.