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Affaire de coeur

14 octobre 2015, 06:37

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Le Chef commissaire Serge Clair a réitéré sa conviction que Rodrigues ne s’épanouira que dans le cadre de son appartenance à la nation mauricienne. De son côté, Anerood Jugnauth a donné l’assurance au peuple de Rodrigues qu’il le considère comme faisant partie de «la grande famille de la République».

 

Face à de tels propos, les craintes d’une éventuelle émergence de sentiments indépendantistes dans l’île s’estompent. En tout cas, le risque d’une déstabilisation n’existera pas aussi longtemps que ces deux dirigeants restent à leur poste respectif.

 

Dans l’interview qu’il accorde à l’express, Serge Clair dit sa pensée sans détour. Il rejette catégoriquement l’idée même de revendiquer l’indépendance pour son île. «Couper le cordon avec Maurice? Pour aller où? Être colonisé par un autre pays? Ce n’est pas notre vision politique. Nous sommes contre cela», tranche-t-il sèchement.

 

Il prend ainsi le contre-pied de quelques radicaux qui ont exprimé des velléités de rompre le cordon. Ce sont des «extrémistes» qui parlent de l’indépendance, s’insurge-t-il. Serge Clair concède toutefois qu’un politicien rodriguais a déclaré sur une radio privée que l’autonomie, c’est du «panadol» et qu’il faut recourir à un remède de cheval.

 

La position du Chef commissaire tient d’un pragmatisme avoué. Il se demande «comment arriver au budget de Rodrigues qui est de presque Rs 2 milliards par an» si l’île opte pour la séparation.

 

Pour Anerood Jugnauth, en revanche, c’est plutôt une affaire de coeur. Entre lui et Rodrigues, les liens sont d’abord d’ordre affectif. «Rodrigues a toujours eu une place spéciale dans mon coeur», affirme-t-il. Et il ne s’arrête pas aux belles paroles. C’est lui qui a posé les jalons pour les avancées décisives de l’île. D’abord en 1982, quand il confie le ministère de Rodrigues à un Rodriguais, puis en 2001, quand il fait voter la loi sur l’autonomie.

 

Peu importe si c’est la raison ou le coeur qui consolide les liens entre les deux îles, l’essentiel c’est qu’il n’y a pas de risque, après Diego, d’un nouvel émiettement du territoire national. Les déclarations du Chef commissaire et du Premier ministre confortent l’unité nationale ainsi que notre intégrité territoriale.