On l’a dit et répété. Maurice possède une richesse culturelle qui la classe dans une catégorie à part dans cette partie de l’océan Indien. Le tourisme culturel, vrai, encadré, pensé, n’existe pourtant presque pas au niveau national. Emmanuel Richon, conservateur du Blue Penny Museum, mettait encore le doigt là où ça fait mal, la semaine dernière, lors de la conférence de presse du CDT en soulignant les «lacunes incroyables» qui empêchent Maurice de «profiter» de son incroyable trésor culturel et patrimonial. Il soulignait également le manque de synergie entre les différents organismes et des procédures trop souvent piétinées. «Chaque institution, chaque ministère, chaque ONG, défend volontiers son pré carré et préfère ne rien entreprendre plutôt que de se défaire d’un site dans l’intérêt du pays et au profit d’un autre ministère. Enfin, les procédures de classement ne sont pas efficaces, puisqu’on a vu par le passé plusieurs bâtiments classés et répertoriés menacés par des modifications d’emploi remettant en cause leur raison d’être même. Ajoutons que des déprédations perpétrées sur des sites officiellement classés sont considérées comme simples offenses et non pas crimes, donc peu ou pas répréhensibles», affirmait-il.

Les efforts déployés par le CDT et les louables intentions que l’on prête au ministre du Tourisme d’impulser un nouvel élan dans ce secteur ne peuvent qu’amener Maurice vers son rôle de «Culture Hub» qui ajouterait une nouvelle pierre à sa belle couronne touristique. 

Mais il faudrait aussi que les opérateurs touristiques commencent réellement à prendre au sérieux leur implication à ce niveau. Si on prend la peine de feuilleter les guides que diffuse à grands frais la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) à l’étranger on pourrait, en effet, se demander si le tourisme culturel fait partie de sa stratégie... Il semblerait que ça va changer. Mais quand ?

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