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Ce faux ami

15 septembre 2015, 06:49

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Ce faux ami

Ceux qui pensent que Maurice a trouvé un raccourci vers les Chagos vont vite perdre leurs illusions. La nomination de Jeremy Corbyn comme leader du parti d’opposition travailliste britannique a pu apparaître comme une opportunité pour le pays. En vérité, l’impasse reste totale dans notre conflit avec la Grande-Bretagne, avec ou sans Corbyn.

 

Il est vrai que le nouveau dirigeant du Labour britannique s’intéresse depuis longtemps à la question de Chagos. Mais son intérêt se limite au droit de retour des Chagossiens dans leur pays natal. Il ne s’est jamais prononcé en faveur de la rétrocession à Maurice de ce territoire occupé. Ainsi, rien n’indique que Corbyn fera avancer la cause mauricienne s’il devenait Premier ministre.

 

Notre combat, c’est la revendication de notre souveraineté sur les Chagos. Maurice a toujours soutenu que la décision prise par le gouvernement britannique, en 1965, de détacher l’archipel des Chagos du territoire mauricien va à l’encontre du droit international. Le litige anglo-mauricien ne sera réglé que lorsque cessera cette violation du droit.

 

La posture de Corbyn laisse présager une position rigide de la Grande-Bretagne si jamais le Labour accédait au pouvoir. Car il pense, lui, que les Chagossiens sont des citoyens britanniques, pas mauriciens. C’est bien lui qui est à l’origine de la loi octroyant la citoyenneté britannique aux îlois.

 

Sur son site web, il s’en vante : “ The dream of returning home became a near possibility when the High Court ruled in 2000 that they could return to the Islands. Another step forward was achieved in 2001 when an amendment to the British Overseas Territories Bill supported by Tam Dalyell and myself granted them British citizenship”.

 

Il précise à nouveau sa position dans une lettre, dont il est le principal signataire et qui a été publiée dans le journal Times : “The Chagos Islanders, British citizens, were exiled from their homeland, the British Indian Ocean Territory, under royal prerogative, between 1968 and 1973, and dumped in Mauritius and the Seychelles…”

 

Corbyn est notre allié dans la mesure où des considérations humanitaires le poussent à vouloir mettre fin aux souffrances d’un peuple forcé à l’exil. Mais sur d’autres fronts, nous aurons à le combattre.