65 ! C’est le nombre de médailles d’argent que le Club Maurice a récolté lors des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) de 2011 aux Seychelles. Maurice a été première…en médaille d’argent ! Quand on fait le bilan, on met, souvent, l’accent sur celles glanées en or (38 au total) mais rarement sur celles obtenues en argent.

Imaginons, ne serait-ce qu’un instant que ces médailles d’argent se soient transformées en or. On serait alors passé tout près d’un exploit sans précédent. Le Club Maurice, au lieu de ses 38 or engrangées, se serait alors retrouvé avec 103 médailles d’or…  du jamais vu en huit éditions de ces Jeux indiaocéaniques ! 

Oui, ça peut paraître de la fiction ! Les disciplines qui avaient ramené le plus de médailles d’argent étaient l’haltérophilie (19), l’athlétisme (18), la natation (12), le judo (6) et la boxe (5). Dans certains cas, comme en haltérophilie, l’or leur est passé sous les yeux à quelques grammes près. A quelques centièmes près, en athlétisme et en natation. A quelques coups près en boxe. 

On est en droit de se poser les questions suivantes : Comment est-ce qu’on est arrivé à une telle situation ? Que s’était-il passé ? Les décideurs sportifs ont-ils planché, à leur retour des Seychelles, sur les manquements et erreurs qui ont causé du tort au Club Maurice ? Qu’ont-ils fait durant ces quatre dernières années pour essayer, de projeter dans quelques jours, une meilleure image de leur discipline ? Ont-ils eu les moyens (financiers et humains) pour préparer comme il se doit cette manifestation sportive ? Tout laisse croire qu’on se dirige, une nouvelle fois, vers une grande désillusion. J’espère me tromper !

Ces disciplines sportives seront, toutefois, une nouvelle fois sous les feux des projecteurs car c’est, surtout là, que tout va se jouer au classement du tableau d’honneur entre les différentes îles participantes. En effet, au final, on s’intéressera surtout au pays qui aura ramené le plus de médailles d’or. 

Et là, sans vouloir jeter de l’huile sur le feu, j’estime qu’il ne nous faudra pas se voiler la face. Le pays hôte, en huit éditions, s’est adjugé en six occasions la palme, laissant deux éditions aux Malgaches. Le Club Maurice s’est retrouvé cinq fois… à la deuxième place et trois fois troisième. Sommes-nous donc condamnés à être à chaque fois sur la deuxième marche du podium ? 

Il est plus que temps, pour nous tous, de penser au-delà de l’argent. Mais que devons-nous faire pour atteindre cet objectif ? Comment susciter la motivation auprès de nos sportifs et entraîneurs pour qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes ? Quels sont nos manquements ? Qu’est-ce qui freine notre quête vers le sommet ? 

Pourtant, toutes nos infrastructures sportives sont aux normes. Nous avons des techniciens qualifiés pour bien encadrer nos sportifs. Nous avons, dans certains cas, de l’expertise étrangère. Nous avons des dirigeants qui semblent bien vouloir promouvoir leur discipline. Et nous avons un gouvernement qui souhaite ardemment relancer le sport dans l’île de par sa contribution financière chaque année. Avec tous ces ingrédients réunis, pourquoi n’arrivons nous pas à viser plus haut ?

Toutefois, le team-spirit affiché lors du dernier rassemblement des athlètes, quelques jours avant le grand départ pour les Jeux, semble avoir ramené une certaine sérénité au sein du groupe. Les sportifs semblent être bien motivés pour ramener le plus précieux des métaux. 

On ne cessera jamais de le répéter : quoi de plus merveilleux pour un sportif de haut niveau de clamer haut et fort : j’ai obtenu une médaille d’or à une compétition et, de surcroît, internationale. Pour bon nombre de ces sportifs, qui seront présents à l’île Sœur dans deux jours (la délégation mauricienne quitte le pays ce jeudi 31 juillet), les Jeux des îles de l’océan Indien, c’est le Graal. Mais pour d’autres, qui aspirent à plus haut niveau que ces Jeux régionaux, ces Jeux seront une étape de plus dans leur préparation.

L’argent ne fait pas le bonheur. Peut-être, mais l’or en apporte plus.