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Entre (oubliez le ciel) terre et enfer !

12 avril 2015, 06:50

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Entre (oubliez le ciel) terre et enfer !

À voir la déferlante d’incidents, d’«affaires» et de déceptions depuis ces dernières semaines, il y a vraiment de quoi désespérer. Entre une police qui ne semble plus consciente de ce que devrait être une «arrestable offence» (le nouveau commissaire de police voudrait-il bien nous faire la bonté – on le remercie d’avance – de faire une déclaration à ce sujet ? ), un ex-PM rattrapé par ses millions (ce qui a inévitablement soulevé des interrogations pertinentes sur une équivalence évidente chez d’autres leaders de parti…), la valse des baux avec ses petits copains (Sungkur, Woochit, Nundlall), les nouvelles normes de travail des VVIPs, l’affaire «Dufrydu» avec des commissions s’affranchissant mystérieusement dans une compagnie dirigée par «Mr Sharp» Gleeson, des nominations du nouveau gouvernement pas au fait des promesses qu’il avait pourtant faites pour accéder au pouvoir (les dernières du cru : Mlle Sumputh que Me Gayan avait déjà en mains et de Bissoon Mungroo, désormais directeur à Air Mauritius), on a de quoi dénoyauter un taureau ! On oublierait presque Bellissima Soornack et le viagra qui lui a fourni des ailes jusqu’à la cité des Doges…

 

Mais on y a ajouté la chute de l’empire BAI depuis le 3 avril et cela a la conséquence consternante de suggérer que nous n’avons tout simplement pas encore touché le fond ! Si les premières mesures du gouvernement avaient paru assez compréhensives et «humaines», la reculade de la SBM, par exemple, indique une stupéfiante absence de considération de l’Etat pour les autres actionnaires (éventuellement défendus par leur conseil d’administration), ce qui n’est d’ailleurs pas sans conséquence sur les fonds d’investissements détenant du SBM dans leur portefeuille d’actions ! Pourquoi M. Sonoo a-t-il accepté de se retrouver coincé entre… trois chaises ? L’utilisation intempestive et inexacte du terme dramatiquement théâtral de «Ponzi» pour décrire les pratiques des compagnies du groupe BAI supposément réglementées (contrairement à Whitedot ou SunKai), jette la place financière mauricienne (ou éventuellement les capacités de jugement d’un gouvernement qui nous promet tant – y compris du 5,3 % – 5,7 % de progression du PNB à l’horizon 2016-2017) dans un discrédit dont on se serait bien passé.

 

Le besoin de capitaux frais de Rs 3,5 milliards à la Bramer Bank, dûment identifié par la BoM le 27 février dernier, sera assuré/ expliqué par qui, maintenant que la NCB a été mise sur pied avec… Rs 0.2 milliard de capital frais, avec, retenez votre souffle (ou vos côtes…), le même CEO que précédemment ? Ils feront, il est vrai, au moins l’économie de tout contrat de management en faveur de la Bramer Investment, des langues affûtées parlant même de Rs 150 M par an. Le PM, quant à lui, a assuré au moins deux fois que «tou larzan la inn fini al deor», ce qui nous promet de nouvelles révélations dévastatrices ou de nouvelles claques dans nos gueules…

 

Mettre de l’ordre n’a jamais été, ni une partie de plaisir, ni un travail facile ou propre. Pensons simplement à notre sueur et à la couleur de l’eau sale s’écoulant d’une remise qui n’a pas été lavée depuis 10 ans. Mettre de l’ordre, c’est d’accord ! Mais cela ne peut et ne doit jamais être un prétexte pour échapper soi-même à la propreté, aux principes et à l’éthique de base que l’on est supposé restaurer. Ce ne sera pas non plus une échappatoire permettant de confondre vitesse et précipitation. Et si devant tant de brutale médiocrité, vous sentez monter en vous le défaitisme ou la sinistrose, pensez avec force que des bébés naissent et sourient encore et toujours et qu’ils ont besoin de notre sens de l’indignation, de notre engagement et de notre optimisme individuel à tous pour seulement pouvoir prétendre à du bonheur amélioré lors de leurs vies, à eux.

 

Car, contrairement au loto, tout ce qui est valable sur terre ne tombe pas du ciel, demande des efforts et doit se mériter.