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A Monsieur Chandra Jankee...

23 mars 2015, 16:46

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A Monsieur Chandra Jankee...

Monsieur le Professeur,

 

J’ai lu avec intérêt l’entretien que vous avec accordé au journaliste Fabrice Acquilina dans l’express-dimanche du 15 mars n° 19015. J’en ai apprécié le franc-parler dans l’analyse de certaines options économiques. Votre vision personnelle de notre devenir a le mérite de la clarté. Je rejoins comme vous la sortie du Grand argentier contre les banques dont l’excessive prudence et le conservatisme confinent à la mesquinerie surtout envers les modestes épargnants qui doivent payer Rs 8 à Rs 10 de petites opérations de transfert de quelques millièmes de secondes sur un ordinateur.

 

Je n’irai toutefois pas conclure que le «secteur bancaire étrangle l’économie mauricienne».

 

J’estime aussi que déclarer : «Donnez-moi un seul secteur d’activités pensé par le privé. Il n’y en a pas. Ils attendent que ça tombe du ciel. Le gouvernement fait tout le boulot. Il crée, il développe et ensuite le privé vient récolter» est inacceptable. De tels propos sont excessifs.

 

Je dirai plutôt que les piliers du développement économique et industriel ont été et sont posés par le secteur privé. Il évalue les risques, estime les retombées, développe, gère. Il fait en somme «tout le boulot». Le gouvernement n’intervient que pour indiquer les balises sur le plan juridique et les obligations fiscales. L’État récolte ensuite une manne non négligeable sous forme de taxes.

 

L’agroalimentaire, l’aéronautique, le tourisme et l’hôtellerie, la zone franche, les malls commerciaux, les innovantes initiatives au foncier, l’industrie cannière, et j’en passe, n’ont pas été conçus, calculés, entrepris par ministres, députés ou fonctionnaires.

 

Ni les banques, ni les autres organes du privé n’ont un quelconque intérêt à freiner le développement du pays. Le frein est appliqué par les officines d’un gouvernement chroniquement incapable de penser vite, décider correctement et gérer bien, empêtré qu’il est dans des procédures administratives d’un autre temps.

 

Je vous concéderai plutôt l’équation selon laquelle sans le gouvernement qui édicte les lois, les  entreprises (75 % de l’investissement et 80 % de l’emploi national) seraient paralysées.

 

Mon appartenance au secteur public (29 ans) puis au secteur privé (20 ans) m’a permis de constater qu’une synergie confiante entre ces deux pôles donne des résultats économiques et sociaux éminemment bénéfiques. Notre ascension vers de plus hauts paliers de développement en dépend.