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Ebola, la menace invisible

18 octobre 2014, 19:44

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Guerres, terrorisme, catastrophes naturelles, épidémies : la mort rode de plus en plus dans notre quotidien avec une propension à devenir plus fourbe, pernicieuse et imprévisible que jamais. A Maurice, Dieu merci, on peut encore être considéré comme des privilégiés vis -à -avis des menaces susmentionnées qui s’abattent sur les autres pays du monde, sauf lorsqu’il s’agit des épidémies comme la grippe aviaire, le chikungunya ou, en ce moment, le virus Ebola.

 

Ebola, justement, parlons-en. Apparu en janvier dernier dans trois pays d’Afrique de l’Ouest, la Sierra Leone, la Guinée et le Liberia, cette fièvre hémorragique très grave est souvent mortelle chez l’homme. Déjà 4.447 morts sur un total de 8.917 cas recensés depuis le déclenchement de l’épidémie. Les services sanitaires des pays concernés, déjà précaires, sont clairement submergés et ont besoin d’aide. 

 

A ce jour, il n’y a aucun vaccin ni médicaments certifiés pour lutter contre ce virus. Même si on voulait fermer les frontières avec les pays limitrophes, c’est techniquement impossible. Les prévisions de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont alarmantes vu la vitesse de propagation du virus qui s’étend désormais géographiquement hors d’Afrique : en Espagne et aux Etats-Unis. La psychose s’installe.

 

Selon l’OMS, le pic de l’épidémie devrait être atteint vers février 2015, soit pendant la Coupe d’Afrique des Nations 2015 (CAN). On comprend mieux pourquoi le Maroc émet de plus en plus de réserves pour la tenue de cette compétition sur son sol qui réunira la grande famille du football africain.

 

Pourtant, Royal Air Maroc est l’une des seules compagnies aériennes à avoir maintenu ses vols à destination des pays touchés par Ebola à la demande du roi Mohamed VI. Le Maroc accueille aussi, par ailleurs, la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, du 10 au 20 décembre prochain, qui inquiète au plus haut point le vainqueur de la Ligue des champions, le Real Madrid. 

 

Le Maroc a promis de déployer des moyens humains et logistiques afin de proposer une couverture sanitaire efficiente, mais le plus grand danger demeure la CAN 2015, qui se tiendra du 17 janvier au 8 février. Compte tenu du nombre de supporters potentiellement contaminés qui vont se déplacer, le football étant considéré comme une religion dans les pays d’Afrique subsaharienne, ce tournoi s’avère  une réelle menace pour la santé publique.

 

La Confédération africaine de Football (CAF) doit décider début novembre si elle compte maintenir la compétition, et faire comme si de rien n’était, ou si cette dernière sera reportée à une date ultérieure ou accueillie par un autre pays (le Ghana et l’Afrique du Sud ont été approchés). 

 

Espérons que des intérêts mercantiles et financiers ne prévaudront pas sur le bon sens si Ebola continue de jouer les trouble- fête. Affronter un ennemi invisible est déjà un sacré défi, alors si en plus on lui offre un dîner aux chandelles…