Il y a encore des juges à Berlin…

Les conclusions de l’enquête judiciaire de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnauth, menée à l’initiative du Directeur des poursuites publiques sur l’affaire Kistnen, est un réquisitoire du pourrissement de l’État mauricien qui va bien au-delà de l’affaire elle-même.

Elles décrivent un gouvernement dysfonctionnel, des institutions gangrénées par la corruption, des services publics au fonctionnement mafieux.

Dans le traitement du dossier Kistnen par la police et le corps médico-légal, il ne s’agit pas seulement d’incompétence, comme une première lecture du rapport pourrait suggérer, il apparaît clairement qu’il s’agit d’un complot entre plusieurs services de l’État pour maquiller un crime politique sur fond de corruption.

La question à élucider maintenant est celle de savoir qui a été le commanditaire du complot et à qui le crime a profité. Il n’y a pas cinquante pistes.

À la manière dont le Premier ministre, ministre de la Police, gérera maintenant ce dossier, le plus explosif de sa mandature jusqu’ici, l’on comprendra à quel niveau de l’appareil de l’État, s’est initié le cover-up.

Rien de moins que les plus sévères sanctions à l’encontre de ceux impliqués, cités nommément par la magistrate, ne sera de nature à rassurer les citoyens.

Le Premier ministre lui-même devra faire amende honorable, lui qui avait innocenté son ministre après sa propre enquête, disait-il.