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La cigale de la République

5 mars 2018, 07:49

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La cigale de la République

Avalanche de commentaires après que «l’express» eut révélé les folles dépenses encourues par la présidente de la République. Ils se comptent par milliers sur «lexpress.mu». La frénésie dépensière d’Ameenah Gurib-Fakim a été rendue possible grâce à une carte de crédit, d’un million de roupies, mise à sa disposition par le Planet Earth Institute du sulfureux investisseur Alvaro Sobrinho. L’indignation des internautes est au plus haut point. «Choquant, décevant et cheap de la part de la présidente», écrit Dandenong Dandy.

Les achats de la chef de l’État surprennent. «Prézidant mem pe fer bann frask», s’étonne Kozerdomopep. D’autres s’en prennent à Mme Gurib-Fakim. Calife trouve que «she has betrayed the public’s trust» alors que De Oliviera est d’avis que «she is now nothing, but a national disgrace.»

Les lecteurs reprochent à la présidente d’avoir accepté des facilités pécuniaires d’une organisation privée. «Is it right for a head of state to accept a credit card from any source while in office?», se demande Bardoise Goburdhun. C’est Alain qui lui donne la réponse: «La présidente n’a pas le droit de jouir d’autres rémunérations que son salaire.»

La présidente est perçue comme la cigale de la fable. Elle dépense beaucoup d’argent dans des produits de luxe à usage personnel. «While so many people are living in extreme poverty in our country, she is lavishing with other’s money», fait remarquer 2deven. Pour sa part, Rajiv Sobhee trouve que «she could have used that money to do some actual good things».

Le manque d’exemplarité de Mme Gurib-Fakim est mis en exergue. « Quel exemple pour les jeunes et quel message aux plus démunis de notre société !» s’exclame Je Suis. Mais aux yeux de Colo, il y a abus: la présidente a commis un «breach of trust and acted against all ethical norms

Les commentateurs sont d’autant plus déçus que les révélations dérangeantes surviennent à quelques jours du 50e anniversaire de l’Indépendance du pays. «For the celebration of its golden jubilee, Mauritius does not deserve such a president », proteste Will. Riyermam confirme «on our 50th independence anniversary, we can’t have a president like this».

D’autres sont plus sévères: les frasques de la chef de l’État gâcheront la fête. «Li grav ki sélébrasion 50-t-an nou Lindépandans asiré par enn prézidan ki finn dévalié», avance Yann Yann. Les invités étrangers aux célébrations seront sans doute mal à l’aise, pense Loiseau: «the foreign dignitaries will be horrified to be seen with a fallen angel». C’est, sans doute, ce sentiment de honte qui pousse Mo Coné à déclarer «bizin boykot fet Lindépandans parski li pou pran la parol». Tse le conforte dans sa position: «ce serait bien si tout le monde - incluant l’opposition - boycotte ces fonctions.»

La myopie politique des dirigeants est aussi décriée. «This is what happens when you put people in a job based solely upon ethnic considerations», declare Olivier 33. De son côté, Viji constate que «la présidente est devenue un embarras pour le gouvernement». Ainsi, demande-t-on au Premier ministre d’agir. «The PM should ask her to resign in the name of morality and for the reputation of our country.»

Les internautes sont unanimes à réclamer le départ de Mme Gurib-Fakim du Réduit. Jacques Hiesse lui lance un appel solennel: «in the name of the diaspora, of the dignity of your gender, of integrity, of ethics and of a 50-year old nation, leave now.»

La présidente est interpellée en des termes qui frisent l’invective. «Resign Madam. You are a shame for yourself and for your country», dit Smilestone. «Now you will be remembered as the worst and least ethical president this country has ever had», ajoute Junglee Toofan. Et Hopsing de suggérer à Mme Gurib-Fakim de «step down with unreserved apologies to the nation» parce que selon Shabib «le peuple mauricien ne mérite pas une telle présidente».