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Zones d’ombre autour de l’arrestation de Ved Gopee

13 mai 2013, 17:26

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Zones d’ombre autour de l’arrestation de Ved Gopee

Le rôle de Ved Gopee au sein du Conseil des religieux ne ferait pas plaisir à certains au sein de la Fédération des temples hindous.

 

C’est ce qu’allèguent des proches du pandit qui soutiennent que l’arrestation de celui qui occupait jusqu’à vendredi le poste de vice-président de ce conseil serait en fait un coup monté.

 

Des éléments troublants sont, en outre, venus s’ajouter au dossier de l’arrestation de Ved Gopee. Le religieux compte, par ailleurs, alerter les institutions telles que la Commission des droits humains et le Complaints Investigations Bureau de la police sur ce qu’il appelle «l’humiliation» qu’il a subie aux mains des officiers de la police de Terre-Rouge, sous la responsabilité du Chief Inspector (CI) Sembhoo.

 

Ved Gopee explique à l’express que «la police de mon pays m’a humilié. Quand j’ai été pris d’un malaise et que j’ai demandé à me rendre à l’hôpital, on m’a menotté les chevilles au lit de l’hôpital comme un vulgaire criminel».

 

Un sergent de police nous indique que cette décision du responsable du poste de police de Terre-Rouge «est très irrégulière. L’on fait ce genre de choses avec les Habitual Criminals, certainement pas avec une personne respectée de la communauté, surtout qu’il y avait beaucoup de doutes sur l’accusation elle-même». Le CI Sembhoo n’était pas disponible pour un commentaire.

 

Selon des sources proches du dossier, l’accusation de la fillette de 11 ans contre Ved Gopee – elle a allégué qu’un homme répondant à la description du religieux lui aurait dit «to bizin kontan gran dimoun pa ti zanfan», avant de lui proposer de venir avec lui en voiture – «était assez incertaine». Malgré cela «pour des raisons troubles, l’on a décidé de l’arrêter».

 

Mais la charge d’accusation posait problème. L’article 254 du code pénal criminalise le harcèlement sexuel, mais n’a pu être utilisé car «les preuves étaient trop faibles». Ainsi, la décision a été prise d’avoir recours à l’Equal Opportunities Act qui, à l’article 25 (1) (a), fait du harcèlement sexuel un délit.

 

Les dispositions de cet article sont plus larges et donnent plus de flexibilité à la police.

 

Le religieux a nié ces allégations mais n’a pu donner sa version des faits à la police dès son arrestation. «Ce n’est que le lendemain que la police a accepté de prendre ma déposition.» Il allègue, entre autres, avoir entendu des officiers de police dire que les ordres «viennent d’en haut» dans cette affaire.

 

Autant d’éléments qui mènent les proches de Ved Gopee à dire que «c’est un coup monté». Ils allèguent que ce dernier, qui a été nommé membre du Conseil des religieux en 2000, a claqué la porte de la fédération quand, sous la présidence de Somduth Dulthumun, fraîchement élu à la tête de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation (MSDTF), on lui a demandé ce que ses visites fréquentes à l’hôpital à des malades «rapportaient à la fédération».

 

Depuis le départ de Ved Gopee, il semble que la fédération a longtemps fait un lobby pour que ce soit un de ses membres qui siège au Conseil des religieux à la place du pandit. Chose à laquelle il semblerait que le conseil n’ait pas agréé. «Ce qui irrite depuis très longtemps la fédération.»

 

Ved Gopee confirme cette information mais insiste qu’il a des relations «cordiales» avec tout le monde.

 

Cette version est aussi confirmée par un proche de la fédération, Bissoon Mungroo. Ce dernier s’était présenté aux dernières élections de la fédération face à Somduth Dulthumun.

 

«Je ne suis pas un ami de Ved Gopee mais je sais que Dulthumun voulait que ce soit un de ses pions qui siège au Conseil des religieux», nous a-t-il déclaré. «Je suis sûr que c’est un coup monté.» Nous n’avons pu joindre Somduth Dulthumun pour une réaction.