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Violents heurts à Bangkok

3 décembre 2013, 08:48

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Violents heurts à Bangkok

De violents heurts ont opposé lundi 2 décembre la police thaïlandaise aux manifestants qui veulent faire tomber le gouvernement dont la chef, Yingluck Shinawatra, a réitéré son offre de dialogue pour désamorcer la plus grave crise politique du royaume depuis 2010.

 

Quelques minutes après le discours du Premier ministre, le chef de la police a déclaré que les forces de l’ordre avaient tiré des balles en caoutchouc contre des protestataires qui menaçaient de marcher jusqu’au siège du gouvernement.

 

Deux d’entre eux ont été blessés par balles et transportés à l’hôpital, a-t-on appris de sources médicales. L’un a été atteint à la poitrine et l’autre à la jambe droite, a précisé le directeur de l’hôpital, Surasak Lila-udomlipi.

 

Lors d’une conférence de presse télévisée organisée après une deuxième journée d’affrontements aux abords du bâtiment, Yingluck Shinawatra, dont le frère Thaksin Shinawatra avait été renversé par l’armée en 2006, a affirmé que les généraux n’interviendraient pas.

 

«L’armée s’est placée en position de neutralité et elle souhaite une solution pacifique», a-t-elle dit, promettant d’ouvrir «toutes les portes» à la négociation.

 

Après avoir décrété sans succès dimanche «journée de la victoire», le chef des contestataires, Suthep Thaugsuban, a fixé à mardi une nouvelle date butoir pour que Yingluck, première femme à diriger un gouvernement thaïlandais, renonce au pouvoir.

 

Suthep accuse Yingluck d’être la marionnette de son frère, exilé à Dubaï afin d’échapper à la justice qui l’a condamné à deux années de prison pour abus de pouvoir.

 

Un millier de manifestants avaient occupé vendredi l’état-major de l’armée pour lui demander de prendre parti, ce qu’elle s’est refusée à faire pour le moment. Les militaires ont en revanche arrangé une entrevue dimanche soir entre Yingluck Shinawatra et Suthep Thaugsuban.

 

Mais celui-ci, qui fut vice-Premier ministre dans le précédent gouvernement, a assuré qu’il ne s’agissait pas de négociations pour mettre fin à la crise politique, la plus sérieuse depuis 2010 quand la répression de manifestations pro-Thaksin par l’armée avait fait plus de 90 morts.

 

«J’ai dit à Yingluck que si les policiers posaient les armes, nous nous en féliciterions, car ce sont aussi des Thaïs», a dit Suthep à ses partisans. «J’ai dit à Yingluck que ce serait notre seule rencontre et que nous ne nous reverrions pas tant que le peuple ne l’aurait pas emporté

 

Les manifestants, au nombre de 30.000 éparpillés en divers endroits de la capitale dimanche, n’étaient plus que 2.000 environ lundi devant le siège du gouvernement.

 

Les éléments les plus déterminés cherchant à démanteler les barrages érigés par les forces de l’ordre sur le pont Chaimaruchet ont été repoussés par la police.

 

«Nous utilisons en alternance canons à eau, gaz lacrymogène et balles en caoutchouc dans un seul secteur, celui du pont près du siège du gouvernement», a expliqué à Reuters le chef de la police, Paradorn Pattanathabutr.

 

Un journaliste de Reuters a vu un homme d’une vingtaine d’années, pistolet à la main, tirer au moins trois coups de feu en direction des forces de l’ordre protégeant la Maison du gouvernement. Les contestataires ont également jeté des dizaines de cocktails incendiaires vers la police.

 

Des responsables de l’hôpital Ramathibodi, situé dans le secteur, n’ont pas confirmé des informations de presse selon lesquelles deux personnes auraient été admises pour des blessures par balles.

 

En fin d’après-midi, les organisateurs de la manifestation ont demandé à la foule de reculer.

 

Face à la gravité de la situation, plusieurs grandes universités, invoquant la sécurité des étudiants, sont restées fermées. En revanche, des centres commerciaux de la capitale qui étaient fermés dimanche ont rouvert.