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Triolet : les habitants à la chasse d’un «loup-garou» voleur

15 juin 2013, 09:18

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Triolet : les habitants à la chasse d’un «loup-garou» voleur

Scène irréelle à la route Fatima et à Camp-Créole, Triolet. Le soir, entre 22 heures et 1 heure du matin, tous les inconnus circulant à pied ou en voiture dans ces deux quartiers sont contrôlés par des habitants armés de gourdins et de sabres. Ils espèrent mettre la main sur un «loup-garou» ou un «esprit malgache» qui aurait commis plus d’une vingtaine de vols depuis avril.

 

 

La Special Mobile Force et la Special Supporting Unit arpentent les rues de Triolet pour éviter tout dérapage. Ce village est en fait secoué par une série de vol depuis avril. Du coup, des habitants ont décidé de contrôler tout mouvement dans le quartier. Armés de gourdins et de sabres.

 

 «Je pense que le voleur a utilisé du gaz pour nous endormir. Comment expliquer qu’il m’ait piqué mon lecteur DVD et mon sac à main presque sous mon nez, dans ma chambre, ainsi que les téléphones portables de mes enfants alors qu’ils les avaient posés sur leur table de chevet», confie Gabrièle Maurer, 54 ans, une habitante de la rue Fatima, victime de vols en avril. «C’est quand ma fille s’est réveillée, vers 4 heures du matin, pour chercher son téléphone que je me suis rendu compte que la fenêtre de ma chambre était ouverte. Elle grince quand on l’ouvre. Or, cette nuit-là, je n’ai rien entendu», soupire-t-elle.

 

À quelques pâtés de maison, à la rue Jhuboo qui mène à Camp-Créole, Lorine Brasse, 24 ans, soutient également que le voleur aurait utilisé du gaz pour les endormir. «Argent, bijoux, denrées alimentaires, ordinateurs portables, il prend tout. Il utilise de nouvelles techniques pour passer inaperçu. Deux bergers allemands ont été gazés non loin et ils sont morts», affirme la jeune femme. Elle confie avoir dormi, ces dernières semaines, avec un balai à portée de main, de peur de tomber sur le voleur.  «À Camp-Créole, on pense que le voleur entre chez nous et se cache car on habite plus près de la mer, ce qui fait qu’on laisse les portes et fenêtres ouvertes jusqu’à fort tard à cause de la chaleur», ajoute Damien Gaiqui.

 

Une soixantaine d’habitants se sont rendus au poste de police de Trou-aux-Biches, la semaine dernière, pour savoir pourquoi aucun suspect n’a été arrêté. Les officiers ont eu fort à faire pour les ramener à la raison, leur demandant de ne pas appréhender, avec des armes, tout inconnu circulant dans leur région pendant la nuit car ils sont passibles de poursuites. Ils ont promis aux habitants d’organiser régulièrement des patrouilles, ce qui a réduit les rondes de la «milice».

 

 «Plusieurs groupes sont armés. Ils veulent régler son compte à ce voleur. J’espère que la police l’arrêtera au plus vite car cela pourrait se terminer dans un bain de sang», s’inquiète un habitant. «On a, bien entendu, soupçonné que le voleur pourrait être l’un de nous. Mais on a écarté cette éventualité en visionnant les caméras de surveillance d’une banque où le voleur s’est servi après avoir subtilisé la carte d’un enseignant», précise Edley Maurer, travailleur social de la route Fatima.

 

À la Criminal Investigation Division de Trou-aux- Biches, on indique que l’affaire est prioritaire. «Certains parlent de loup-garou et de sorcier malgache. Nous, nous soupçonnons un habitant car les vols ont été commis dans une zone d’un kilomètre carré. On a augmenté les patrouilles», explique un haut gradé. Des séances de Community Policing sont aussi menées.