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Tranquebar : Des terrains morcelés en 2009 étaient interdits de construction depuis 2005

17 juin 2011, 00:00

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Tranquebar : Des terrains morcelés en 2009 étaient interdits de construction depuis 2005

Cri de désespoir à Tranquebar. Des propriétaires qui ont acheté leur terrain l’année dernière découvrent maintenant qu’ils ne pourront aller de l’avant avec leur projet de construction. <BR><BR>Ils s’appellent Ricardo Ollivette, Steve Goindoorajoo et Shafiq Sheik-Dawood. Ils ont acheté un lopin de terre de 110 toises chacun à la rue du Pouce, à Tranquebar, un faubourg à l’Est de Port-Louis, pour un montant variant entre Rs 495 000 et Rs 500 000. Cette vente a été faite par un habitant de l’avenue Mérédac, à Quatre-Bornes. <BR><BR>Toutefois, ces jeunes hommes sont parmi ceux qui, du jour au lendemain, ont vu leur rêve voler en éclats. En faisant une demande pour un permis de construction à la municipalité de Port-Louis, Ricardo Ollivette et Shafiq Sheik-Dawood sont tombés des nus en apprenant que le ministère des Collectivités locales a ordonné à la municipalité de Port-Louis de n’agréer aucun permis sur ces terres qui tombent sur le tracé de la deuxième phase de la Port-Louis Ring Road et ce, depuis 2005. <BR><BR>La Ring Road, longue de 10,5 km, doit relier Sorèze au Quai D. La deuxième phase des travaux comprend l''''aménagement d''un tunnel sous la Montagne Coin Bluff qui débouchera sur Château d''Eau en longeant le flanc de la Montagne des Signaux jusqu''à Tranquebar. Le tracé passera ensuite à l''arrière de la Colline Monneron, Vallée-Pitot et Karo-Laliane jusqu’au Quai D.<BR><BR>« <EM>Dans la réponse de la municipalité en date du 9 mai, on m’a, en outre, demandé une ‘clearance’ de la Road Development Authority (RDA). J’ai ensuite sollicité la RDA et le 25 mai dernier, celle-ci m’a informé dans une correspondance que notre emplacement de construction se retrouve sur le site dévolu au projet de la Ring Road</EM> », raconte Shafiq Sheik-Dawood. Une interdiction qui pèse sur 62 familles.&nbsp C’est ce qu’avait répondu le&nbsp ministre des Terres et du Logement, Abu Kasenally, à une des questions parlementaires de Reza Uteem, député du numéro 2, en 2010.<BR><BR>Quant à Steve Goindoorajoo, il a déjà démarré la construction de sa maison et il était arrivé jusqu’à la dalle. Ce, avant même d’obtenir son permis de la mairie. Depuis, Ricardo, Steve et Shafiq ne savent plus à quel saint se vouer.<BR><BR>«<EM>Nous avons contracté un emprunt de la banque pour acquérir ce terrain.&nbsp Un emprunt que nous remboursons à chaque fin de mois, alors qu’aucune autorité responsable ne nous a tenus au courant, en temps et lieu, que nos terrains tombent sur le tracé de la Ring Road</EM>», lance Ricardo Ollivette.<BR><BR>Avant de poursuivre qu’ils ont également déboursé Rs 50 000 pour les frais de notaire en sus des Rs 150 000 au Central Electricity Board (CEB) pour l’installation des pylônes et lampadaires sur leur site de construction, ainsi que les dépenses pour l’approvisionnement en eau et le système d’eaux usées.<BR><BR>Ce qui révolte d’avantage, c’est que la subdivision du terrain de quelque 2000 mètres carrés, en quatre lots, a eu l’aval du Morcellement Board, au sein duquel siège un membre de la Road Developement Authority (RDA).&nbsp L’accord pour morceler le terrain a été donné en juillet 2009, alors que le projet de la Ring Road avait déjà été finalisé. <BR><BR>Sollicité par lexpress.mu, le député du MMM, Reza Uteem, dit qu’il compte présenter une question parlementaire en ce sens le 21 juin. Il veut savoir si le tracé de la Ring Road à Tranquebar a été finalisé. Puis, si&nbsp les habitants dont les terrains sont concernés ont été informés et quand les travaux vont démarrer à ce niveau. <BR><BR>«<EM>C’est un gros problème à Tranquebar. Ces personnes ont emprunté de l’argent à la banque et ce n’est qu’après avoir acheté leur terrain, qu’ils ont été informés qu’ils n’ont pas le droit de construire. Le gouvernement a fait une ‘compulsory acquisition’ et ce, sans donner de compensation à ces gens</EM>», soutient Reza Uteem.<BR><BR>A hier, le ministre des Infrastructures publiques, Anil Bachoo, ainsi que le ministre des Terres et du Logement, Abu Kasenally, étaient indisponibles pour un commentaire. Cependant, de sources sûres, nous avons appris qu’un avis sera publié dans la presse d’ici deux mois quant à ce projet. <BR><BR>