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Traitement de DSK : la presse américaine contre-attaque

19 mai 2011, 00:00

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Traitement de DSK : la presse américaine contre-attaque

Objet de toutes les critiques en France depuis "l''''exhibition" de DSK menotté, le système judiciaire américain est vigoureusement défendu par la presse américaine, ce jeudi, écrit Le Point.fr.

Le système américain est infiniment plus juste, affirme la célèbre chroniqueuse canadienne Margaret Wente dans les colonnes du Globe and Mail, ce jeudi matin. Elle renvoie la France dans ses cordes après les critiques de plusieurs responsables politiques sur le système judiciaire américain. "En France, il est inimaginable qu''une femme de ménage immigrée sans statut puisse porter plainte contre un homme de premier rang et soit prise au sérieux", s''insurge-t-elle.

"Il est inconcevable que la police française arrête cet homme juste avant qu''il ne décolle et qu''elle l''enferme dans une cellule crasseuse comme un criminel de base", insiste-t-elle. Et selon elle, c''est un tort. Et de rappeler, amère : "Les Français ont longtemps méprisé les Américains, les considérant comme des prudes simplistes en matière de sexe (...) Ils ont vigoureusement défendu l''affreux réalisateur Roman Polanski, qui a couché avec une adolescente."

Plus indulgent, le Los Angeles Times rappelle de son côté que les médias américains, comme les français, avaient tendance à ignorer de telles affaires dans le passé. Et d''évoquer les "excès du président Kennedy". Mais arrivé à un certain stade, on ne peut plus l''ignorer, juge le journal, évoquant les frasques du président du Conseil italien Silvio Berlusconi.

Certaines révélations et les charges criminelles qui sont liées peuvent rendre l''exercice du pouvoir "difficile", juge le LA Times. Qui conclut son édito avec des considérations tout américaines : "Les méfaits sexuels d''un homme politique peuvent refléter plus que son attitude envers le mariage. Ils peuvent indiquer son respect pour les femmes et son adhésion à la morale, à l''éthique, et ses codes légaux."

Pour Elaine Ganley, de l''Associated Press, dans un édito publié par le site internet Boston.com, "le fossé transatlantique qui sépare les systèmes judiciaires et les codes moraux français et américain est aussi grand que l''océan lui même". Ainsi, la journaliste souligne que "certains, aux États-Unis, ont été surpris que les médias français aient donné le nom de la victime supposée, une pratique quasiment impensable dans les cercles journalistiques américains. Un élément qui n''a choqué, il est vrai, personne en France. Côté politique, c''est le maire de New York, Michael Bloomberg, qui a dégainé le premier, mardi soir, en lançant : "Si vous ne voulez pas de telles images, ne commettez pas de crime." C''est dit.