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Tourisme: les îles Vanille à la dérive

19 février 2014, 20:59

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Tourisme: les îles Vanille à la dérive

«Les partenaires sont aussi des concurrents.» C’est ce qu’avance la France lorsqu’elle fait mention du concept des îles Vanilles. Elle égratigne le partenariat touristique et dénonce l’argent dépensé dans ce projet. Selon elle, il n’y a pas de retombées positives pour Maurice et La Réunion mais le concept ne profiterait qu’aux Seychelles.

 
Le concept des Iles Vanille est bien beau sur le papier. Mais dans la réalité, ça ne sent pas vraiment la rose. Surtout pour l’île de La Réunion. Le constat est signé de la Cour des comptes française, l’équivalent de notre bureau de l’Audit, dans un rapport publié plus d’une semaine de cela. Elle y dénonce l’argent dépensé dans ce projet qui, en fin de compte, ne profiterait qu’aux Seychelles.
 
Bien que le combiné Maurice-Réunion-Seychelles ait été très bien emballé et présenté comme l’exemple parfait de l’intégration régionale et de la coopération inter-îles, les technocrates de Paris ne sont guères convaincus. Ils jugent que les opérations de promotion «peinent à se matérialiser dans les taux de fréquentation en raison des différences de réglementation relatives aux visas et au fait que les partenaires sont aussi des concurrents».
 
«Un certain nombre de clientèles étrangères ciblées par les acteurs touristiques outremer - notamment celles provenant d’Europe orientale, de Russie, de Chine et d’Inde - sont soumises à des obligations d’obtention de visa. En dehors des îles françaises, ces clientèles bénéficient souvent de dispenses de visa ou de facilités de délivrance dans les aéroports. Du fait notamment de ces différences dans les réglementations, La Réunion bénéficie peu des retombées des offres combinées avec Maurice et les Seychelles», fait-il ressortir.
 
La Cour des comptes estime que les attentes du Conseil régional de la Réunion face à ce concept sont trop grandes. Pour elle, il faut absolument un plan stratégique actualisé. Elle égratigne d’ailleurs Air France, au passage, qui privilégierait Maurice au détriment de «l’intérêt touristique» de La Réunion.