Publicité

Théâtre : Nuit d’ivresse en état de folle gaieté

19 mars 2014, 11:32

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Théâtre : Nuit d’ivresse en état de folle gaieté

«Nuit d’ivresse n’est pas une pièce de boulevard. Ce n’est plus le mari, la femme et l’amant dans un placard. Cela a évolué. Josiane Balasko est une auteure actuelle.» C’est ainsi quePhilippe Houbert comédien et co-metteur en scène, défend son nouveau projet artistique.Il partage la mise enscène de Nuit d’ivresse avec Daniel Mourgues. La pièce sera à l’affiche au théâtre Serge Constantin du 9 au16 avril prochain.

 

Le rôle central y est tenu par Marie Ange Koenig, dont c’est le retour au théâtre, après plus d’une décennie d’absence. «Il n’y a pas de premier rôle intéressant pour les femmes, c’est pour cela que Josiane Balasko a écrit ce rôle pour elle-même», explique Daniel Mourgues.

 

Un rôle de détenue en permission – Simone – qui tombe sur un présentateur vedette de la télévision, dans un bar, incarné par Philippe Houbert. Sauf que Simone n’a aucune idée de qui est cette célébrité et cela pique le présentateur au plus point que cette femme ne sache pas qui il est. Un barman (Jean Luc Ahnee), qui est aussi un ancien repris de justice, va s’intercaler dans la relation qui s’ébauche entre des personnages qui sont de plus en plus sous influence. Au second acte, Simone se réveille dans l’appartement du présentateur.

 

Alors que lui, ne se souvient plus de ce qui s’est passé la veille. «Les personnages sont sans arrêt en train de naviguer entre des nuances», décode Daniel Mourgues. «Simone est entière, elle dit ce qu’elle pense, elle est coléreuse et impulsive. Il ne faut pas lui marcher sur les pieds». À quoi Philippe Houbert ajoute : «c’est aussi un puits d’amour». Entre les deux actes, un intermède de 12 minutes, avec des Brèves de comptoir dialoguées, ont été confiées à Constantin de Grivel.

 

Pourquoi ce choix, après le succès de La cage aux folles en 2011? «Ce qui m’a intéressé ce sont les reprises un peu surprenantes, notamment avec Victoria Abril et puis celle avec Francis Huster», raconte Philippe Houbert. «L’approche est la même que pour La cage, c’est-à-dire, surtout ne pas fairedu copié-collé de Balasko. De toute façon,c’est impossible». D’où l’accent trainant, de, «titi parisien à la Arletti» adopté par Marie Ange Koenig, sous la direction des metteurs en scène.

 

« Servir la soupe »

 

Quant à son rôle, Philippe Houbert, cite Pierre Brasseur, pour dire qu’il est là, «pour servir la soupe». Un personnage que le comédien et metteur en scène qualifie de, «pourriture finie, plein de lui-même, qui dit les pires horreurs. Il démarre dans la pièce éméché et finit le premier acte ivre mort. Il bascule dans un univers qui n’est pas le sien. Cette pièce montre aussi ce que la gloire peut faire faire aux gens comme bêtises».

 

Après le succès de La cage aux folles – 18 représentations – «on nous a ditqu’on était «bankable». Mais la difficulté de trouver des sponsors principaux a été telle que Philipe Houbert et Daniel Mourgues ont décidé de miser leurs propres moyens financiers dans cette aventure. «On ne cherchait que Rs 400 000 à Rs 500 000 et les comédiens ne sont pas payés. Si on devait rémunérer les comédiens, on aurait eu à fixer les billets à Rs 1 500. Cela veut dire que si on les paye, on ne fait pas de théâtre ». Et dire qu’avec La cage aux folles, toutes les recettes – Rs 1 million- ont été versées à trois associations caritatives.

 

«Même le riz qui avait servi à lester les vases dans le décor de l’appartement n’a pas été jeté mais donné car on s’était engagé à tout reverser ». La cellule Culture etAvenir leur a aussi accordéla location de la salle pourNuit d’ivresse.

 

Qu’à cela ne tienne, la passion sait se donner les moyens d’exister. La troupe a racheté des décors ayant servi à Le Prénom, monté par Denis Claude Koenig l’an dernier. Et a confié les décors au même décorateur, Sabeer Bahadoor.