Publicité

On a testé : Chez Rosy à Gris-Gris

8 décembre 2013, 10:24

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

On a testé : Chez Rosy à Gris-Gris

Note : 8/10 - Sous une vaste varangue, prolongée d’une cour arborée, flotte une odeur de santal et d’épices. Loin de l’esthétique travaillée des établissements « où il faut être vu », le cadre rustique de Chez Rosy à Gris-Gris respire l’authenticité. Méfiance, me susurre mon instinct d’expatrié français, c’est sans doute un piège à touristes… Mais notre note sera finalement de 8/10.

 
L’APERO. Nous nous installons dans un coin tranquille. « Deux Martini, s’il vous plait ! » Bien assis, les pieds dans les cailloux et la tête dans un palmier, mon malaise se dissipe. J’ai vue sur tout le restaurant. Une quinzaine de tables de deux à dix couverts. Une seule occupée, par un couple, de l’autre côté de la cour. Mais on vient déjeuner tard, chez Rosy, après la balade sur la falaise. Je remarque des cartons de réservation partout. Et soudain, c’est le débarquement ! Une foule de compatriotes investit les lieux. Que des Français, avec shorts, savates et accents variés. Je soupçonne la patronne d’avoir conclu un deal avec un tour-opérateur. Un écriteau, à l’entrée, indique toutefois qu’aucune commission n’est reversée aux guides touristiques aux frais du client. 
 
SERVICE. Les deux serveuses rivalisent de gentillesse. Sans obséquiosité, en toute simplicité. Nous échangeons quelques mots, le ton est léger, naturel, les visages souriants. Du moins jusqu’à l’invasion gauloise. Le big rush ! Hélées de tous côtés, les demoiselles s’élancent dans un ballet acrobatique. Chorégraphie maîtrisée, souplesse du passage d’assiette, virtuosité du poser de fourchette. Près de quatre-vingts couverts à deux, chapeau ! 
 
LE REPAS. Sur les plateaux, je ne vois passer que des langoustes. Pêchées du jour, me dit-on, de belle taille et garnies d’un beurre persillé. Mais pour les belles des mers, il fallait réserver… Pas grave, la carte est une invitation au voyage dans la tradition culinaire mauricienne. On tente le cerf. Une daube et un steak. Pas de regrets. Les plats sont plus que généreux. Ma viande, une très belle tranche de filet, est fondante et nappée d’une onctueuse sauce au poivre. Dommage que le pain manque de punch. Fait rare, la salade ne fait pas de figuration. Elle s’avère même subtilement assaisonnée. Ma « chair est tendre » semble elle aussi se régaler. « Tu aimes ? » m’enquis-je. Mon Cœur trouve que c’est aussi bon que la cuisine de sa mamie. C’est dire… 
 
Pour les desserts, ce sera flambé ! Banane pour monsieur, ananas pour madame. On partage, évidemment. Elle savoure la moitié de ma banane et je m’attarde sur son ananas. Emoi des papilles, orgasme gustatif… « To dan bien la », sourit ma dulcinée. Les plaisirs du repas ont en effet modifié mon humeur. Je me sens maintenant comme au milieu d’une fête de famille dominicale. Je termine par un bon café, servi dans une petite bouilloire qui contient deux tasses pour le prix d’une.
 
VALUE FOR MONEY. Je n’avais jamais vu de sodas à Rs 30 dans un restaurant. Pas plus que de langoustes à Rs 800 ou de steaks de cerf à moins de Rs 300. Au final, le « piège à touristes » ne me déleste que de Rs 1200, apéros, plats, desserts et café compris. J’aurai payé au moins moitié plus cher à Grand-Baie ou Ebène. Je cherche le vice caché, je ne trouve pas. Deux familles mauriciennes au complet arrivent d’ailleurs sur le tard. Un indice évident d’un excellent rapport qualité-prix. Je devrais revoir mes a priori.