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Syrie: le régime intensifie la répression, plus de cent morts

24 juin 2012, 00:00

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Syrie: le régime intensifie la répression, plus de cent morts

Les troupes du régime syrien ont intensifié leur répression de la révolte et leurs combats contre les rebelles à travers le pays où plus de cent personnes ont péri samedi en grande majorité des civils.


Dans le même temps, la Turquie a joué l''''apaisement après avoir admis que l''avion de chasse turc abattu la veille par les forces syriennes a pu violer involontairement l''espace aérien de la Syrie.

Sur le plan politique, un nouveau gouvernement a été annoncé à Damas au sein duquel l''ancienne garde a été maintenue mais incluant pour la première fois un portefeuille de "réconciliation nationale", même si le régime ne reconnaît pas l''ampleur de la contestation et l''assimile à du "terrorisme".

Quoiqu''il en soit, ce gouvernement n''a aucune incidence sur la gestion de la crise, les clés du pouvoir étant tenues par le clan du président Bachar al-Assad, déterminé à en finir "à n''importe quel prix" avec la révolte lancée le 15 mars 2011.

Le régime a intensifié ces derniers jours la répression avec le pilonnage sans relâche des bastions rebelles à Homs (centre), Deir Ezzor (est), Idleb (nord-ouest), Deraa (sud) et près de Damas, des assauts et des opérations sécuritaires, selon l''Observatoire syrien des droits de l''Homme (OSDH).

Samedi a encore été une journée particulièrement sanglante avec la mort d''au moins 102 personnes, a précisé l''OSDH. Parmi les morts figurent 69 civils, dont une famille de six membres et plusieurs enfants.

Dix-neuf soldats ont péri dans les combats avec les rebelles dont quatre ont été tués, alors que dix militaires qui tentaient de faire défection près de Damas ont été abattus, a ajouté l''ONG.

La veille, 116 personnes avaient trouvé la mort dans les violences, le nombre de victimes approchant la centaine quasiment tous les jours cette semaine.

Apaisement après un incident aérien turco-syrien

En outre, la Croix-Rouge internationale et le Croissant rouge syrien ont condamné vivement la mort d''un volontaire, qui a succombé à ses blessures par balle reçues la veille à Deir Ezzor, alors qu''il portait un uniforme du Croissant Rouge et apportait des soins de première nécessité.

En plus des victimes quotidiennes, plus de 1,5 million de personnes ont désormais besoin d''une aide humanitaire en Syrie et plus de dizaines de milliers ont fui le pays dans les Etats frontaliers notamment en Turquie, selon l''ONU.

C''est avec ce dernier pays qu''une crise est née après la chute vendredi d''un avion turc abattu par les défenses aériennes syriennes. Mais elle semble s''apaiser, Ankara ayant reconnu que l''appareil a pu violer l''espace aérien syrien.

L''incident, le premier du genre depuis le début de la révolte en Syrie en mars 2011, est survenu alors que les relations entre les deux pays voisins autrefois alliés se sont envenimées après le choix du régime syrien de réprimer la contestation.
Un porte-parole de l''armée syrienne a affirmé que l''armée avait abattu un avion militaire turc "entré dans l''espace aérien syrien", s''écrasant à environ 10 km des côtes syriennes.

Le président turc Abdullah Gül a imputé l''incident à des "choses non intentionnelles qui se produisent en raison de la vitesse des avions", tandis que le vice-Premier ministre Bülent Arinç a appelé au calme.

Les forces turques et syriennes collaborent pour tenter de retrouver les deux pilotes du F-4 Phantom, portés disparus, et poursuivaient leurs recherches en Méditerranée.

La Turquie abrite des camps de réfugiés et de déserteurs syriens, dont le chef de l''Armée syrienne libre (ASL) Riad Assaad, provoquant l''ire de Damas qui l''accuse d''armer les rebelles, ce que dément Ankara.

Financer les rebelles

La révolte contre le régime Assad s''est militarisée au fil des mois en raison de la répression et de l''impuissance de la communauté internationale à mettre fin au bain de sang qui a coûté la vie à plus de 15.000 personnes, en majorité des civils, selon l''OSDH.

Selon le quotidien britannique The Guardian, les Saoudiens sont prêts à payer les salaires de l''ASL afin d''encourager les défections au sein de l''armée régulière.

La Russie, allié du régime syrien, a signifié à ce dernier qu''il devait faire "beaucoup plus" d''efforts pour mettre en oeuvre le plan de paix de l''émissaire international Kofi Annan, resté lettre morte.

Occidentaux et Russes, même s''ils conviennent de ce plan, sont divisés sur la manière de régler la crise, les premiers réclamant un départ de M. Assad et des sanctions à l''ONU pour le forcer à appliquer l''initiative de M. Annan, les seconds rejetant toute ingérence étrangère dans ce pays.

En pleine violence, le régime a annoncé un nouveau gouvernement où restent en place le "faucon" de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, le ministre de l''Intérieur Mohammad Ibrahim al-Chaar et son collègue à la Défense Daoud Rajha, sous le coup de sanctions américaines pour son rôle présumé dans la répression.

Le chef du Conseil national syrien (CNS), la principale formation de l''opposition, Abdel Basset Sayda, a dénoncé ce gouvernement comme une nouvelle duperie et réitéré son appel au départ de M. Assad. "C''est le clan (d''Assad) qui gouverne. Il n''y a aucun véritable changement".


(Source : AFP)