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Syrie : Le Qatar propose l''envoi d''une force arabe

15 janvier 2012, 00:00

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Syrie : Le Qatar propose l''envoi d''une force arabe

Le Qatar a proposé samedi l''''envoi d''une force arabe en Syrie pour mettre fin aux affrontements entre l''armée et les opposants au président Bachar al Assad, qui durent depuis dix mois.

Sur le terrain, les forces syriennes ont lancé une offensive à Zabadani, ville de 40 000 habitants proche de la frontière libanaise, mais sont ralenties par la neige et la résistance des insurgés appuyés par des déserteurs.Il s''agit de la première opération militaire d''envergure depuis l''arrivée en Syrie des observateurs de la Ligue arabe, le 26 décembre.

Interrogé par la chaîne de télévision CBS à propos d''une éventuelle intervention arabe en Syrie, l''émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa al Thani, a répondu: "Face à une telle situation, et pour arrêter l''effusion de sang, il faudrait envoyer des troupes (...)".

Le Qatar s''est associé l''an dernier à la campagne de l''Otan en Libye, qui a abouti à la chute et à la mort de Mouammar Kadhafi. L''émir Al Thani est le premier dirigeant arabe à proposer une intervention militaire en Syrie. CBS précise sur son site internet que l''interview de l''émir sera diffusée dimanche dans le cadre de son émission "60 Minutes".

Le Premier ministre qatari, qui dirige la commission de la Ligue arabe chargée de la Syrie, a déploré la poursuite des violences malgré la présence des observateurs de la Ligue. Selon les Nations unies, plus de 5 000 personnes ont trouvé la mort depuis le début des manifestations contre Bachar al Assad à la mi-mars 2011. Les autorités syriennes affirment que 2 000 membres des forces de sécurité ont été tués par des "terroristes armés".

Les forces gouvernementales ont poursuivi samedi leur offensive contre la ville rebelle de Zabadani, où une quarantaine de personnes ont été touchées par les tirs, selon l''opposant en exil Kamal al Labouani qui a pu joindre des habitants au téléphone. On ignore s''il y a des morts.

D''AUTRES OBSERVATEURS PRÊTS À GAGNER LA SYRIE

Ailleurs, les affrontements ont coûté la vie à une demi-douzaine de civils, notamment un garçon de 13 ans et un homme abattus à Homs, dans le Centre, selon l''Observatoire syrien des droits de l''homme (OSDH), une ONG basée en Grande-Bretagne. A Qaboun, un quartier de la capitale, un manifestant de 17 ans a été tué par les forces de l''ordre lors d''un rassemblement nocturne contre le régime baasiste, rapporte un habitant, selon lequel six blessés ont été emmenés dans des locaux des services de renseignement de l''armée de l''air. L''agence de presse officielle Sana rapporte que les obsèques de 16 militaires tués par des "terroristes" ont eu lieu dans les provinces de Homs, de Damas et d''Idlib. Sana fait également état d''un attentat à l''explosif dans cette dernière province contre un train transportant du carburant. Il y a eu trois blessés.
Quarante observateurs de la Ligue arabe sont prêts à renforcer leurs 165 collègues déjà en Syrie dès que le chef de la mission, le général soudanais Mohammed al Dabi, le leur demandera, a-t-on appris de source informée au Caire. L''envoi de cette équipe a été retardée à la suite de l''attaque d''un convoi de la mission lundi dernier à Lattaquié par une foule de partisans d''Assad. Onze observateurs avaient été légèrement blessés.

Le général Dabi doit présenter son rapport jeudi prochain et les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe devront ensuite se prononcer sur la poursuite de la mission ou peut-être demander au Conseil de sécurité des Nations unies de se saisir du dossier syrien.Au Liban, le cheikh Hassan Nasrallah, chef de file du Hezbollah, a lancé un appel au dialogue entre les Syriens. "Nous appelons l''opposition syrienne, dans le pays comme à l''étranger, à répondre aux offres de dialogue du président Assad et à coopérer avec lui pour permettre la mise en oeuvre des réformes qu''il a annoncées", a dit le dirigeant chiite.A Beyrouth, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, dont le pays a été très critique envers Damas, a rencontré samedi le président libanais Michel Souleïmane et d''autres personnalités politiques.