La mission des observateurs de la Ligue arabe est à ce jour un échec et les combattants de l''''Armée syrienne libre (ASL) sont prêts à reprendre l''offensive si la situation n''évolue pas rapidement, menace le colonel Riad al Asaad ( photo), commandant des forces insurgées.

"Si nous avons le sentiment que les observateurs ne sont toujours pas sérieux dans les prochains jours, au plus tard dans une semaine, nous prendrons une décision qui surprendra le régime et le monde entier", affirme-t-il dans une interview accordée à l''agence Reuters.

Suspension des hostilités

L''Armée syrienne libre, qui regroupe des déserteurs de l''armée syrienne et des rebelles armés, est apparue ces derniers mois sur la scène syrienne, revendiquant une série d''opérations qui ont coûté la vie à plusieurs centaines de soldats.La semaine dernière, le colonel Asaad a annoncé à Reuters qu''il avait ordonné à ses troupes de cesser le combat pendant la visite des observateurs de la Ligue arabe, sauf dans les cas de légitime défense. La suspension des hostilités, ajoutait-il, devait donner aux observateurs l''occasion d''agir et de "démontrer que c''est le régime qui est criminel".

Mais, joint mardi par téléphone dans le sud de la Turquie, où il s''est réfugié cet automne, le colonel Asaad a déclaré que la présence de la mission de la Ligue arabe en Syrie n''avait pas stoppé les effusions de sang.D''après les informations obtenues de sources proches de l''opposition et compilées par Reuters, au moins 129 personnes ont été tuées au cours de la première semaine de mission des observateurs. D''autres groupes avancent jusqu''à 390 morts. "Ce qui semble le plus probable à présent, c''est que nous déclenchions une vaste escalade de nos opérations", a prévenu Asaad.

Il ne s''agira pas d''une déclaration de guerre pure et simple, a-t-il précisé, mais « d''un changement transformateur de notre manière de lutter". "Nous espérons que le peuple syrien le soutiendra", a-t-il ajouté.

 Combien de temps encore ?

La mission de la Ligue arabe, qui a débuté la semaine dernière, dispose d''un mois pour vérifier si le régime de Bachar al Assad applique le plan de sortie de crise qui prévoit notamment le retrait de l''armée des villes, l''ouverture d''un dialogue avec l''opposition et la libération des prisonniers arrêtés depuis le début de la contestation, à la mi-mars.Lundi, le secrétaire général de l''organisation panarabe, Nabil Elarabi, a déclaré à la presse que des blindés avaient été retirés des villes du pays mais que les tireurs embusqués posaient toujours problème.Il a ajouté que les observateurs avaient besoin de plus de temps pour mener à bien leur mission.

"Combien de temps encore ?", lui a répondu à distance Riad al Asaad. "Depuis leur arrivée, nous avons eu de nombreux martyrs de plus. L''intérêt du peuple syrien est-il de permettre que le massacre se poursuive ?". "Le régime n''a pas mis fin aux tirs, aux meurtres, il n''a pas libéré la totalité des prisonniers (...) Le premier ordre était de renvoyer les soldats dans leurs casernes, pas d''encercler les villes depuis leur périphérie", a-t-il ajouté, contestant la version des observateurs.

La Ligue arabe dit avoir obtenu la libération de 3 484 prisonniers la semaine dernière. Avant l''arrivée des observateurs, le groupe de défense des droits de l''homme Avaaz en avait estimé le nombre à 37 000.

(Source : Reuters)