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Syrie : Assad reçoit Annan sur fond d''indignation après Houla

29 mai 2012, 00:00

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 Le président syrien Bachar al Assad a reçu ce mardi à Damas l''''émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe Kofi Annan, cinq jours après le massacre d''une centaine de civils à Houla, qui continue de susciter une vague de réprobation internationale.

L''ancien secrétaire général de l''Onu, qui a quitté le palais présidentiel après deux heures d''entretien, s''exprimera ce soir (19h00 à Maurice) et fera aux journalistes un compte rendu de sa réunion avec Assad, a indiqué une porte-parole de l''Onu Corinne Momal-Vanian à Genève."Il (Annan) va poursuivre sa visite dans d''autres pays de la région, dont la Jordanie et le Liban", a-t-elle précisé.

Kofi Annan espère sauver son plan de paix en six points soutenu par l''Onu et la Ligue arabe.Il devait demander au chef de l''Etat syrien des engagements concrets en faveur de la paix après la tuerie de Houla, qu''il a qualifié d''"odieux" massacre.Dimanche, le Conseil de sécurité des Nations unies a unanimement condamné le carnage, dans une déclaration non contraignante.

Sur les 108 personnes tuées dans cette localité proche de Homs (centre), moins de vingt ont péri par des tirs d''artillerie ou de chars, a déclaré mardi le porte-parole du Haut Commissaire aux droits de l''homme de l''Onu. Les rescapés de la tuerie ont déclaré aux enquêteurs des Nations unies que la plupart des victimes avaient été tuées lors de deux vagues d''exécutions sommaires menées par les "shabbiha", miliciens à la solde du régime syrien, dans la localité voisine de Taldaou, a indiqué Rupert Colville lors d''une conférence de presse à Genève. "D''après nos éléments, des familles entières ont été abattues chez elles", a-t-il précisé.

Damas dément toute implication

Les autorités syriennes ont elles démenti toute implication de l''armée dans le massacre, dont elles imputent la responsabilité à des islamistes armés. "(...) La Syrie n''a pas commis la moindre violation du plan Annan ou de l''accord entre les Nations unies et la Syrie", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Faisal Mekdad à des journalistes à Damas. "A l''inverse, l''autre camp n''a pas rempli un seul point (du plan Annan). Cela signifie qu''il y a une décision prise par les groupes armés et l''opposition de ne pas appliquer le plan Annan et de tout faire pour qu''il échoue", a ajouté le diplomate.

Du côté des chancelleries et en réponse au massacre de Houla, Paris a annoncé mardi l''expulsion de l''ambassadrice de Syrie en France."Ce n''est pas une décision unilatérale de la France, mais concertée avec nos partenaires", a dit le président François Hollande.Un peu plus tôt, l''Australie avait expulsé deux diplomates syriens dont le chargé d''affaires en poste à Canberra.

"L''assassin de son peuple"

Laurent Fabius, le nouveau chef de la diplomatie française, a estimé que Bachar al Assad, "l''assassin de son peuple", devait "quitter le pouvoir". "Le plus tôt sera le mieux", a-t-il ajouté, en rappelant que la France est favorable à la saisine de la Cour pénale internationale (CPI). A la question de savoir si cette tuerie pourrait amener Paris à envisager d''autres actions, comme la livraison d''armes à l''opposition syrienne, Laurent Fabius a répondu: "La question des livraisons d''armes pose une alternative redoutable."

"Ou bien des armes sont livrées, cela accentue la militarisation du conflit et le pays glisse définitivement dans la guerre civile ou bien elles ne le sont pas, et dans ce cas, l''opposition risquerait d''être broyée."

Sur le terrain, des rebelles syriens ont tué vingt soldats gouvernementaux en 24 heures d''affrontements dans la région d''Atareb, proche d''Alep, dans le nord de la Syrie, qui ont également coûté la vie à six civils et six insurgés, rapportent mardi des opposants. Deux commandants de l''insurrection figurent parmi les victimes rebelles, ajoutent-ils.

Selon ces sources, l''armée syrienne a lancé une offensive à l''aide de chars et d''hélicoptères avec l''objectif de reprendre la région d''Atareb, située à 18 km à l''est de la frontière turque.

Source : Reruters.