Publicité

SUBUTEX CONNECTION : Arrêté en France, Sivom Paupiah se dit victime des Curpen

16 décembre 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

SUBUTEX CONNECTION : Arrêté en France, Sivom Paupiah se dit victime des Curpen

Sous le coup d’un mandat d’arrêt à Maurice, Sivom Paupiah a été appréhendé en France à la suite d’une saisie de Subutex à l’aéroport d’Orly. Aux enquêteurs français, il dit être victime d’un complot ourdi par les Curpen.
&nbsp
Les relations entre Sivom Paupiah et les proches de Sada Curpen ne sont pas prêtes de s’améliorer. Recherché à Maurice pour délits de drogue, soupçonné d’être l’un des cerveaux du trafic de Subutex entre Paris et Plaisance, Sivom Paupiah considère que son arrestation en France, l’année dernière, dans une autre histoire de Subutex, est imputable à la famille de Sada Curpen.
&nbsp
Appréhendé par la brigade des stups en novembre 2011 relativement à la saisie de 8 099 comprimés de Subutex sur une jeune Française qui s’apprêtait à embarquer sur un vol à destination de Maurice, à l’aéroport d’Orly, Sivom Paupiah affirme être étranger à cette affaire. Il a déclaré au quotidien français Libération, récemment, « qu’il est victime d’un complot ourdi par une famille mauricienne qui trafique dans l’importation de Subutex et veut l’importuner parce qu’il a été marié à une de leurs cousines».
&nbsp
C’est le 6 juillet 2011 que la passeuse âgée de 20 ans est interceptée grâce à un chien- renifleur. Les comprimés de ce substitut à l’héroïne valant Rs 14,5 millions étaient dissimulés dans son vanity case. Lors de son interrogatoire, cette habitante d’une localité proche de Nancy explique avoir été « forcée » à faire la mule. Sous peine d’agression physique.
&nbsp
Libération explique avoir consulté le dossier d’instruction de cette affaire et appris que deux habitantes de la région parisienne ont embarqué la jeune femme dans ce plan foireux. Avec, à la clé, des vacances gratuites dans l’île, assortie d’une prime de 4 000 euros, soit la coquette somme de Rs 160 000 environ.
&nbsp
Naïve, la jeune passeuse explique lors de son interrogatoire que l’une de ces deux filles lui a dit de ne pas s’en faire car elle allait transporter des médicaments.
&nbsp
Pour elle, ce devait être des médicaments recherchés au même titre que le Viagra. Elle fait également ressortir que les filles lui ont fait comprendre que si elle ne prenait pas l’avion avec les cachets, elle allait devoir leur rembourser 4 000 euros cash. Et que c’est un dénommé Sivom qui viendrait lui refaire le portrait. La jeune femme indique que les filles lui ont dit de balancer ce nom si elle était arrêtée.
&nbsp
Arrêtées en novembre 2011, les deux filles nient avoir fait pression sur la passeuse. Par contre, elles expliquent que Sivom Paupiah, qu’elles ont identifié sur une photo, a proposé à l’une d’elles de faire le voyage, « tous frais payés, pour faire du strip- tease dans une de ses boîtes de nuit ». Il lui a ensuite demandé de « ramener des affaires pour sa famille ». C’est quand il a lâché le mot Subutex qu’elle a décliné l’offre. Elle s’est alors tournée vers la mule qui, par chance pour elle, a été arrêtée en France car, à Maurice, elle risque vingt ans de prison.
&nbsp
Sivom Paupiah, lui, jure les grands dieux ne pas être au courant de cette transaction.
&nbsp
Il a quand même passé trois mois à l’ombre et la brigade des stups a découvert pas moins de huit cartes SIM chez lui. En guise d’explications, il soutient que « c’est à cause des journalistes mauriciens qui n’arrêtent pas de m’appeler concernant les affaires de Subutex []]...] et le meurtre de mon ami Denis Fine », considéré comme un maillon fort du trafic de Subutex et qui a été assassiné d’une balle à la tête à Pamplemousses en janvier 2010.
&nbsp
Le Mauricien naturalisé français démonte, à la brigade des stups, les versions des deux jeunes femmes qui l’impliquent dans cette affaire.
&nbsp
« Cette demoiselle a dit qu’elle m’avait rencontré à la piscine où je travaillais. Or, ça fait deux ans que je suis au chômage et que je ne travaille plus là- bas. Elle dit qu’elle m’a rencontré il y a sept mois là-bas, ce n’est pas possible. » Chômeur ou pas, Sivom Paupiah est venu célébrer son anniversaire dans un hôtel cinq- étoiles en décembre 2009. Ce qui a débouché sur son arrestation après la découverte de sa valise bourrée de drogue sur le parcours de golf de l’établissement. Il a pu rentrer en France, après un crochet par La Réunion, parce que l’un de ses amis marocains a déclaré que la drogue lui appartenait. C’est durant cet intervalle que Denis Fine a été assassiné et que Sivom Paupiah a déclaré, sur les ondes de Radio One, que la drogue découverte dans sa valise lui appartenait. Ce qui lui vaut désormais un mandat d’arrêt dès qu’il posera le pied dans l’île.
&nbsp
Le nom de Sivom Paupiah plane aussi sur la saisie de 10 493 comprimés de Subutex sur le serveur français Yoan Pierre Vincent Plaçais en mars 2010. Ce dernier a déclaré les avoir obtenus d’un Mauricien habitant son quartier et qui fricotait avec des Marocains. Coïncidence ? Le passeur réside à quelque 200 mètres de chez Paupiah, dans le XX e arrondissement de Paris.