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Sortie de crise : coup de semonce contre les politiciens

20 novembre 2012, 00:00

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Les partenaires techniques et financiers injectent une piqûre de rappel aux acteurs politiques face aux incertitudes liées au processus de sortie de crise, et ce, à six mois des présidentielles.

Un nouvel appel pressant à l’endroit des hommes politiques. La communauté internationale place ces derniers devant leurs responsabilités dans le processus de sortie de crise au moment où celui-ci connaît un flottement à l’entame de la ligne droite menant vers les élections.

« Je vais faire comme mon collègue suisse []]l’ambassadeur Eric Mayoraz], appeler toutes les parties prenantes pour que les avancées réelles faites dans la partie technique (…) s’alignent sur des vraies avancées au niveau politique », a exhorté Elisabeth Flehner Heen, chargée d’affaires de la Norvège, hier à Andraharo. L’annonce a été faite au cours de la cérémonie de signature de conven¬tion de financement des élections.

Les pays et organisations contributeurs au financement du processus électoral, à savoir l’Union européen¬ne, la Suisse et la Norvège, tentent de sensibiliser les acteurs politiques alors que l’échéance électorale arrive à grand pas. Eric Mayoraz « fait un appel solennel à toutes les parties malgaches (…) []]à trouver] un compromis ».

Les partenaires techniques et financiers se tournent vers la partie politique au moment où les incertitudes liées au financement des élections commencent à être levées. Ce volet qui reste encore en suspens à cause des divergences persistantes dans l’application des dispositions de la Feuille de route et la tergiversation de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour trancher. Et la tension est en train de monter à six mois des présidentielles et à huit mois des législatives. « Du point de vue technique, c’est indispensable (…), mais la partie politique est également extrêmement importante », affirme Léonidas Tezapsidis, ambassadeur de l’Union européenne.

Intempéries
Fatma Samoura laisse entendre les difficultés qui attendent jusqu’aux élections. Comparant le processus électoral à une traversée, elle confirme qu’avec le « bateau Madagascar », « la période cyclonique n’est pas toujours synonyme de mer tranquille ». Elle espère que « les dieux des océans seront cléments avec nous et que nous allons survivre aux intempéries, triompher de l’adversité et que ce navire que vous avez le privilège de conduire à bon port jettera l’ancre le 3 juillet prochain dans un port amical. »

Les acteurs politiques veulent afficher un discours montrant une bonne volonté pour la sortie de crise tout en déclinant de la responsabilité de l’incertitude politique liée à la sortie de crise. « Il faut que les hommes politiques font preuve de bonne volonté », avance Pierrot Botozaza, vice-Premier ministre chargé de l’Économie et de l’industrie. « Il faut appliquer la Feuille de route signée par tous car la population souffre trop », poursuit-il.

Norbert Ratsirahonana, conseiller spécial de Andry Rajoelina, président de la transition, reconnaît que « l’application de la Feuille de route n’est pas parfaite. » Il se tourne vers le bloc économique régional car « tout ne dépend pas de nous. » « Il y a des choses que nous pouvons faire, mais il y a d’autres aspects du dossier qui nécessitent la collaboration de la SADC », souligne-t-il. L’ancien chef de l’État rappelle l’attente des recommandations sur le retour de l’ancien président Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud, décidé lors du Sommet de la SADC à Maputo au mois d’août.

Un gap encore à combler
Le budget prévisionnel pour financer les élections présidentielles du 8 mai et des législatives du 3 juillet 2013 n’est pas encore bouclé. À entendre Fatma Samoura, représentant résident du PNUD et coordinatrice des systèmes des Nations unies à Madagascar, elle a annoncé un fonds manquant de 13 millions de dollars pour financer les opérations électorales prévues en 2013 et 5,20 millions de dollars pour les activités postélectorales de 2014, hier à Andraharo.

Jusqu’à hier, Fatma Samoura rappelle la contribution de l’Union européenne, s’élevant à 20 millions de dollars. La Norvège apporte un million de dollars alors que la Suisse va décaisser 230 000 dollars. « Dans la loi de finances 2013, le gouvernement malgache prévoit 60 milliards d’ariary, soit 27 millions de dollars, pas 30 millions de dollars, hélas ! », indique-t-elle alors que le coût total de l’ensemble du processus s’élève à 71 millions de dollars. C’est pourquoi le nouvel appel du représentant résident du PNUD pour une mobilisation des fonds.

Hery Rajaonarimampianina, ministre des Finances et du budget, met l’accent sur le respect de l’engagement pris par le gouvernement. Il indique la part « prioritaire » des élections dans le projet de loi de finances 2013. Il rappelle le décaissement de six à sept millions de dollars et trois autres millions « prêts à être virés ».

 

(Source : L` Express de Madagascar)

(Source : L` Express de Madagascar)